Violences : une forme de tolérance vu le nombre de condamnations ?
Voilà donc ce qu'a affirmé Brice Hortefeux mercredi matin sur I-Télé : "Il y a des violences qui doivent être condamnées, qui le sont pour partie mais qui ne le sont pas sufisamment. Je crois qu'il y a eu autour de 1.300 interpellations, et il y a simplement eu 4% de comparutions immédiates. Il y a une forme de tolérance ".
L'ancien ministre de l'Intérieur reprend en fait les chiffres communiqués par la Place Beauvau depuis quelques jours : "1.300 interpellations, 819 gardes à vue et 54 condamnations dans le cadre de comparutions immédiates". Brice Hortefeux oublie donc au passage d'évoquer les 819 personnes placées en garde à vue, suspectées de fait d'avoir commis une infraction passible de prison ferme et non d'une simple amende.
Mais surtout, le député européen Les Républicains laisse penser que sur le millier de personnes interpellées, il y a un total de 50 condamnations. Or ces jugements ne concernent que des comparutions immédiates. C'est à dire des comparutions qui ont lieu quelques heures après les arrestations, pour des délits passibles d'au moins deux ans de prison (six mois pour un flagrant délit) et uniquement si le prévenu accepte d'être jugé selon cette procédure.
Selon le dernier bilan du ministère de la Justice, les comparutions immédiates représentent 7% de l'ensemble des décisions prises par les tribunaux correctionnels en 2014. Rapprocher le nombre total d'interpellations avec le nombre de condamnés selon cette procédure de comparution immédiate, n'a donc pas de sens.
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