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Vrai ou faux
Pouvoir d'achat : 40 millions d'euros sont-ils "perdus" chaque année à cause des tickets-restaurant non utilisés ?
On a tous déjà oublié un carnet de tickets-restaurant à l'arrêt de bus ou même dans la machine à laver. Combien d'argent perd-on chaque année à cause des tickets-restaurant qu'on n'utilise pas ? Beaucoup trop, selon la ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire : "Savez-vous combien de millions d'euros sont perdus par les gens ?", interroge-t-elle sur BFMTV, "40 millions d'euros [...] qui ont été perdus en pouvoir d'achat". Vrai ou faux ?
Des tickets-restaurant perdus ou périmés
C'est plutôt vrai, c'est même encore plus. 47 millions d'euros ont été perdus sur l'année 2022, d'après les données de la Commission nationale des titres-restaurant (CNTR), contactée par franceinfo. Cela comprend à la fois les tickets-restaurant papier qui ont été volés, perdus ou qui sont passés à la machine à laver, mais aussi les tickets périmés, qui n'ont pas été utilisés à temps. Quelque 47 millions d'euros, cela parait énorme mais le marché des tickets restaurant atteint 9 milliards d'euros par an, rappelle la CNTR. L'argent perdu représente donc à peine 0,5% du total.
Pour rappel, les salariés doivent utiliser leurs tickets-restaurant sur une année civile, jusqu'à la fin du mois de janvier de l'année suivante pour les tickets papier, et jusqu'à la fin du mois de février de l'année suivante pour les titres-restaurant dématérialisés, sous forme de carte. À l'approche de la date d'échéance, ils peuvent demander à décaler leurs titres-restaurant sur l'année suivante, à condition de faire la demande avant la fin du mois de mars. Les 47 millions d'euros représentent donc l'argent totalement perdu, les titres-restaurant non utilisés à fin de cette période. Parmi ces 47 millions d'euros, 43 millions concernent les tickets-restaurant au format papier.
De l'argent redistribué aux entreprises
Où va tout cet argent ? Il est redistribué par les émetteurs vers les entreprises, qui financent entre 50 et 60% des titres-restaurant. Elles doivent ensuite réinjecter cet argent dans des activités sociales et culturelles à destination des salariés, comme le stipule le code du travail. Cela passe notamment par le CSE, l'instance représentant le personnel, quand il y en a un. Il est aussi possible de donner l'argent des tickets-restaurant non utilisés à des associations caritatives, à condition de le faire avant qu'ils soient définitivement périmés, c'est-à-dire avant le 31 mars de l'année suivante.
La dématérialisation progressive des tickets-restaurant a permis de réduire les pertes parce que les cartes sont moins souvent perdues que les carnets de tickets et parce qu'il y a un système quasiment automatique pour transférer les titres non utilisés à l'année suivante. Mais 30% des tickets-restaurant en France sont toujours au format papier, selon la CNTR.
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