Cet article date de plus de douze ans.

La passion du Grand Nord

C'est une passion qui le tient depuis l'adolescence, Nicolas Vanier n'a jamais cessé d'arpenter les espaces du Grand Nord, les pays d'en haut, comme il les appelle.
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Cela a
véritablement commencé lors d'une longue expédition entre le Québec et le
Labrador. C'est à cette occasion, il y a trente ans, que Nicolas Vanier a été
initié à la vie dans le froid, la neige et le blizzard : la marche avec les raquettes,
les chiens de traîneaux, les bivouacs sous la tente, la chasse pour se nourrir.
Nicolas raconte cette vie de trappeur dans un album coédité par le Chêne et XO,
"La passion du Grand Nord".

Cette passion
l'a amené à aller s'installer pendant un an dans une cabane au Canada avec sa
compagne et leur petite fille. Montaine avait alors seulement un an et demi. Pour
y arriver, six semaines de cheval, pas de route, pas de chemin, pas de maison à
moins de deux cents kilomètres. Une folie pour certains, quelque chose de
naturel pour Nicolas Vanier qui n'a jamais vu le Grand Nord comme une région
hostile. Le froid s'apprivoise, dit-il, et les dangers sont bien plus grands et
plus nombreux dans les villes. C'est tellement vrai, que quelques temps plus
tard, Nicolas et Diane ont renouvelé l'expérience avec une famille élargie.
Loup n'avait que six mois quand il a traversé le Yukon en traîneau à chiens.

Une autre
fois, c'est avec les nomades éleveurs de rennes, les Evènes, en Sibérie, que
Nicolas Vanier a partagé le quotidien. Pendant six mois. Ces hommes qui ont
choisi de ne pas succomber aux mirages du progrès lui ont appris à vivre en
harmonie avec la nature.

Mais ce sont
les mêmes qui, aujourd'hui, sont menacés de disparition, notamment à cause du
changement climatique…

"Ils se retrouvent face à une situation où ils vont
peut-être devenir des réfugiés climatiques parce que le lichen dont se
nourrissent les rennes repose sur un espace climatique qui est très restreint.
Et ce que l'on mesure depuis une dizaine d'années, un petit peu comme la
banquise d'été qui va disparaître totalement, c'est que les hauts alpages de
lichen, la toundra en quelque sorte, est en train de se réduire et on imagine
malheureusement, qu'à échéance très courte, c'est-à-dire que l'on parle de 10
ans, 15 ans ou 20 ans, il y ait des immenses surfaces de toundra dont celles où
vivent les Evènes, qui disparaissent totalement. Ce qui voudra dire, si le
lichen disparaît, les rennes disparaissent, si les rennes disparaissent, les
nomades-éleveurs de rennes disparaissent ou doivent totalement changer de
territoire. Ce qui a à peu près les mêmes conséquences."

Les Indiens
disent que l'homme blanc cherche à changer la nature. Aujourd'hui, Nicolas
Vanier est engagé dans un combat pour tenter de sauvegarder ce qui l'a fait
rêver pendant toutes ces années. 

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