Cet article date de plus de treize ans.

Le jeu en majesté au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil

L'édition 2008 du Salon de Montreuil, qui ouvre dans dix jours, présente une expo (Play) conçue par Olivier Douzou. Le point de vue de Patrice Huerre sur l'importance du jeu.
Article rédigé par Emmanuel Davidenkoff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Franceinfo (Franceinfo)

Jour J moins 10 avant l’ouverture du grand rendez-vous annuel de l’édition et de la presse jeunesse : le salon de Montreuil, dont France Info, cette année encore est partenaire.

Un salon placé sous le signe du jeu avec une méga exposition conçue par l’illustrateur Olivier Douzou avec la complicité de huit autres illustrateurs, et une mise en valeur particulière de ce thème du jeu.
Il suffit de se promener dans les rayons jeunesse des librairies pour le voir : de plus en plus de livres se présentent comme des objets à la frontière du jeu, de plus en plus de livres classiques proposent aux enfants d’apprendre, de découvrir ou de s’émouvoir avec des approches ludiques. Alors tout ceci est-il bien sérieux ? Qu’apporte le jeu à l’enfant ou à l’adolescent ? Le point de vue de Patrice Huerre, psychiatre, auteur de Place au jeu ! Jouer pour apprendre à vivre, qui vient de sortir chez Nathan.

Pour en savoir plus

Extrait du dossier de presse du Salon de Montreuil

3 QUESTIONS À PATRICE HUERRE, PSYCHIATRE.

Pourquoi avoir écrit ce plaidoyer pour le jeu ?

Je pense qu’il faut absolument réhabiliter le plaisir du jeu ! On est de plus en plus dans la recherche du rendement et de la performance…
Avec des parents et des enseignants qui ont tendance à censurer l’enfant quand il rêve ou imagine, à l’inciter à être sérieux parce que c’est comme ça qu’on pense qu’il deviendra meilleur. Ils sont bien intentionnés, mais c’est terrible ! Il faut qu’on arrête de soutenir ces options. Qu’on réhabilite le temps de la rêverie. Prendre le temps de jouer, c’est un gage et un signe de bonne santé. Jouer, c’est un moyen de se connaître, de connaître l’autre bien au-delà de ce qu’il peut dire, de partager un temps, avec quelque chose dans ce temps qui est un imaginaire commun.

Quelles peuvent être les conséquences de n’avoir pas joué dans son enfance ?

Il y a des conséquences larges. Pour les adolescents, par exemple, je vois bien la différence entre ceux qui ont eu cette expérience du jeu et les autres. Pour ces derniers, les apprentissages scolaires sont sources d’ennui, ils n’ont
pas de plaisir à jouer avec les concepts, alors que les autres vont trouver un jeu possible avec ces connaissances. L’enfant qui a connu le plaisir du jeu, arrivera à considérer la leçon de maths comme une proposition de jeu offerte par un enseignant, et non juste comme un matériau brut à ingurgiter de force.

Est-ce à dire qu’il faut jouer sans limites ?

Il y a toujours des limites! L’apprentissage de la vie consiste justement à savoir préserver les temps de jeu et de rêverie, sans éliminer les contraintes que sont le rangement, se brosser les dents, aller à table… Il faut savoir naviguer entre le
tout-sérieux, qui dévalorise le jeu, et le tout-jeu, qui serait une méconnaissance de la réalité. Entre les deux, il y a une large place à créer pour le jeu.

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