Quatre héros de polars pour les 8-16 ans
On commence dans le registre humoristique avec La drôle d’évasion de Séverine Vidal. Un titre à tiroir : dans le premier un mythe, l’histoire de ces détenus qui auraient réussi à s’évader d’Alcatraz, la célèbre prison de la baie de San Francisco, en 1962, une drôle d’évasion de fait puisqu’on ne retrouva jamais les fuyards, ce qui donne aujourd’hui encore libre cours à toutes les supputations sur l’issue de leur évasion ; dans le second tiroir le rêve d’aventure du jeune Zach, qui prévoit de rééditer l’exploit. La suite est une succession de rebondissements qui mêlent le prosaïque – comment convaincre les parents d’aller en vacances à San Francisco – au fantastique quand Zach rencontre les fantômes des évadés. Le tout rédigé sur un ton pétillant dans un récit qui multiplie clins d’œil et adresses au lecteur. C’est chez Sarbacane, pour les 8-12 ans.
Autre fugue, moins romantique : celle d’Antoine, quand il découvre en rentrant du collège que sa mère est en train de se faire embarquer par la police. Avec un père déjà en prison, il se dit qu’il est le prochain sur la liste et s’échappe. Sera-t-il Plus fort que la police, comme l’annonce le titre du roman ? Réponse au bout de ces 100 pages rondement menées qui traitent en fait de l’entrée dans l’adolescence, quand on commence à douter de tout et de tous, et surtout des adultes. Seront-ils aussi aimants et protecteurs qu’ils le promettent ? C’est chez Rageot, dans la collection l’Heure noire, sous la plume de Rémi Stéfani.
Nous dit-on on la vérité, toute la vérité ? C’est également la question qui traverse la série Typos de Guido Sgardoli. Typos, c’est un média secret animé par des étudiants en journalisme et qui tente de résister à un monde formaté par la communication de masse, ausculté par un Big Brother forcément omniscient et où la vérité est soumise à toutes les manipulations. Enjeu du tome 2, intitulé Poison noir : découvrir si la puissante société AgroGen n’aurait pas, par hasard, créé le virus dont elle vend désormais l’antidote. Un roman superbement mené, qui campe un monde futuriste ayant poussé à l’extrême les logiques les plus délétères du monde actuel. Pour les 12 ans et plus, chez Flammarion.
Chez Thierry Magnier, c’est le passé qui est convoqué pour dénoncer un venin toujours actuel, celui du racisme. Justice pour Louie Sam revient de manière romancée sur le lynchage d’un jeune indien à la fin du XIXe siècle à la frontière entre Etats-Unis et Canada. Un roman coup de poing signé Elizabeth Stewart, dans lequel là aussi la raison d’Etat enterre toute tentative de permettre à la vérité de se manifester. Pour les 13 ans et plus.
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