Les Pourquoi. Pourquoi il y a-t-il des équipes de cyclisme, alors que c'est un sport individuel ?
C'est aujourd'hui que démarre le Tour de France 2017 avec le prologue à Düsseldorf.
C'est aujourd'hui que démarre le Tour de France 2017 avec le prologue à Düsseldorf. C'est un mauvais exemple car le prologue est un contre-la-montre. Même si chaque coureur roule seul ce jour-là, il ne vous aura pas échappé que tous portent un maillot d’équipe (il y a 22 équipes de 9).
Le grand favori, Christopher Froome court pour Sky Team ; ses principaux challengers, le colombien Quitana court pour Movistar, et l’espagnol Contador pour Trek. Je n’oublie pas le français Romain Bardet, sous les couleurs d’AG2R.
Quel intérêt ? Pour faire plaisir aux marques ?
Pas du tout. Lors du Championnat du Monde, où les coureurs participent avec le maillot de leurs pays respectifs, là encore il y a des équipes.
Soyons clair : le meilleur athlète du monde n'a aucune chance de remporter un grand Tour s'il ne dispose pas d’une bonne équipe. Un peu comme au football. Zlatan Ibrahimovic, l'un des meilleurs attaquants de la planète, n'a jamais pu briller avec son pays, car la Suède ne soutient pas la comparaison avec l’Allemagne, le Brésil, la France, ou l’Espagne.
Revenons au cyclisme. Et à la physique élémentaire
Lorsque vous pédalez sur votre vélo, vous luttez contre trois forces : le frottement des pneus sur la route, la gravité si vous êtes en montée, et la résistance de l’air.
Or, il se trouve que la résistance de l'air varie en fonction du carré de la vitesse ; c’est-à-dire que si vous roulez deux fois plus vite, cela devient quatre fois plus difficile.
Le peloton roule aux alentours de 50 km/h sur le plat, mais il est surhumain de rouler seul quatre heures de suite à cette vitesse. La ruse : les coureurs se relaient en tête. Ils prennent le vent à tour de rôle, puis se remettent derrière, dans la roue d’un collègue, "à l’abri" comme on dit.
Ainsi fonctionne une équipe de cyclisme. Le leader est secondé par ses coéquipiers qui roulent devant lui, afin qu’il atteigne sans trop d'efforts le pied des cols. Ensuite, c'est à lui de jouer.
Est-ce que tout le monde peut être leader ?
Assurément non, car là il faut avoir les jambes pour escalader. Voyez les images : les grimpeurs sont souvent des types fluets, et les rouleurs, des costauds bien baraqués mais qui perdent leurs moyens dès que la route s’élève.
Corollaire : pourquoi les leaders sont-ils des leaders ? Car plus la pente s’accroît, plus la vitesse diminue, et donc moins la résistance de l'air entre en ligne de compte. Là, il faut avoir le talent pour grimper. Oui mais, en ayant économisé ses forces auparavant. Grâce au travail d’équipe. CQFD.
On peut trouver cela injuste et préconiser de n'organiser que des contre-la-montre, mais il n’y aurait quasiment plus de spectacle.
Vivement la descente ! Jusqu'à preuve du contraire.
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