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Les Pourquoi. Pourquoi les athlètes sautent-ils en arrière au saut en hauteur ?

On parle beaucoup des Jeux Olympiques en ce moment, et les télés nous montrent notamment des images de saut en hauteur. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Vandel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Championnat d'Europe d'Athlétisme par équipe au Stadium lille Métropole Mickael HANANY saut en hauteur le 24 juin 2017. (STEPHANE MORTAGNE / MAXPPP)

Le record du monde appartient depuis 1993 au cubain Javier Sotomayor, avec 2,45m. Pour vous faire une idée, la hauteur des buts au football est de 2,44m. Si la barre des cages n’était épaisse que d’un centimètre, il aurait pu passer les fesses par-dessus. 

La révolution des Jeux de Mexico en 1968

Oui, les fesses, car il saute avec la technique dite du Fosbury, du nom de son inventeur : Dick Fosbury. Ce fut la révolution des Jeux de Mexico en 1968. Au lieu de sauter en ventral, avec la barre sous le ventre, l’Américain s’est élancé mais a fait volte-face au dernier moment, et a tourné son dos face à l’obstacle. A l’entrainement, il augmentait ainsi ses performances de 15 cm. Le Jour J, il a remporté la médaille d’or avec un bond de 2,24m. Après lui, quelques concurrents ont tenté de persister avec l’ancienne technique, mais désormais tous se sont mis au "fosbury". Vous connaissez la suite, on en est maintenant à 2,45m.

Mais au fait : pourquoi  franchit-on plus facilement la barre en arrière, alors que l’on court vers l’avant ?  Comment expliquer l’efficacité d’un geste anti-naturel ? 

Une histoire de barycentre

A cause du barycentre. C’est en quelque sort le centre de gravité de tout objet. Quand vous êtes debout, le barycentre se trouve au niveau du nombril, à la verticale de la tête. Mais certains objets ont leur barycentre à l'extérieur d’eux-mêmes. Par exemple un cerceau. Ou un boomerang : le barycentre est le point immatériel autour duquel le boomerang tourne sur lui-même quand on le jette en l’air. 

Quel rapport avec le saut en hauteur ?

J'y viens. Après son  élan, l'athlète passe d'une position verticale à une position horizontale : son corps se courbe, tel un boomerang orienté vers le bas. Sa tête passe en premier, ses pieds en dernier. Son barycentre se trouve mécaniquement en dessous de la barre franchir. A l’opposé, s’il saute en ventral, il passe d'abord le côté droit, puis le côté gauche (ou l’inverse, cela ne change rien au raisonnement). Le résultat, c'est que son barycentre passe au-dessus de la barre. Et cela demande beaucoup plus d'énergie. Inversement : le fosbury demande moins d’énergie, donc on saute beaucoup plus haut. 
Pour ma part, je n’ai jamais dépassé 1m 38. Peux pas faire mieux. 
Jusqu'à preuve du contraire... 

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