Pourquoi les Suisses parlent-ils lentement ?
Une chercheuse, Brigitte Zellner, a publié en 1998 un article intitulé « Caractérisation du débit de parole en français » dans les Acte des XXIIe Journées d’Étude sur la Parole , à Martigny, en Suisse. Elle a déterminé, grâce à la comparaison systématique de cinquante phrases lues dans deux débits que « le ralentissement peut s’obtenir, par ordre d’importance, par l’allongement des segments, par la production d’un plus grand nombre de syllabes et par l’insertion de pauses ».
Voilà peut-être un début de réponse. Tout le monde a en tête l’accent chantant des Suisses, qui insiste sur certaines syllabes. Il n’est pas sans lien, d’ailleurs, avec l’accent savoyard.
Mais les savants ne s’en sont pas arrêtés là : une étude décisive a été menée en 2008, intitulée : « Les Vaudois parlent-ils réellement plus lentement que les Parisiens ? Un début de réponse », par Sandra Schwab, Isabelle Racine et Jean-Philippe Goldman, dans le cadre du laboratoire d’analyse et de traitement du langage de l’université de Genève. Leurs conclusions sont sans appel : les Vaudois ne parlent pas plus lentement que les Parisiens.
Ce qui change, en revanche, c’est la perception extérieure
Alors même que les chronomètres sont identiques, les auditeurs sont certains que les Vaudois ont mis plus de temps à lire le même texte.
Alors pourquoi cette idée reçue qui ne quitte pas l’image des Suisses ? Beaucoup d’analystes lient cela à l’activité horlogère tellement répandue de l’autre côté du lac Léman. Fabriquer des montres demande de la précision, bien sûr, et beaucoup de temps.
« Ce sont deux Suisses qui se promènent à pied, sur un petit chemin de montagne. Tout d’un coup, l’un des deux se retourne et écrase un escargot. Son ami lui demande : Qu’est-ce qu’il te prend? pourquoi tu l’as écrasé? L’autre : Il m’énervait : il nous suivait depuis la maison… »
Jusqu’à preuve du contraire…
En bonus l'intégralité de la "blague du chat" évoquée dans la chronique !
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