"On ne dit jamais assez aux gens qu’on les aime" de Jacques Weber
On ne dit jamais assez aux gens qu’on les aime de Jacques Weber, est paru aux éditions de l’Observatoire.
C'est la chanson de Louis Chedid et Yvan Cassar, On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime, qui a donné à Jacques Weber l'envie de se remettre à l'écriture, et qui lui a bien évidemment inspiré le titre de son nouveau livre.
Dès les premières pages, Jacques Weber confesse qu’enfant, et à confesse, il a été abusé par un prêtre. On reçoit cela comme un choc. Puis il passe à autre chose, comme s’il avait besoin de se libérer sans s’appesantir. Puis, il nous embarque avec lui, à travers ses anecdotes savoureuses et inattendues :
"Ce qui est très beau lorsqu'on reparcourt un souvenir, qu'il s'agisse d'amitié, de tendresse, voire parfois d'amour, un amour avoué, un amour vécu ou non, ce qui est très beau, c’est lorsqu'on se met à le réécrire, il revient avec précision, mais il revient aussi avec transcendance. Et vous revivez en cinémascope vos souvenirs. Et il y a beaucoup d'émotions qui reviennent, et c'est le jeu de l'écriture aussi, je crois. Et si tant est que la joie profonde qu'il y a à le faire se partage pour le lecteur, alors c’est un grand tant mieux !"
Jacques Weberà franceinfo
Et c'est un grand oui ! On suit le rythme de ses souvenirs qui arrivent comme des flashs, et sans ordre chronologique. S'il donne peu de dates précises, en revanche il contextualise chacun des moments choisis de sa vie. Il les évoque toujours avec de l’esprit et du panache, n’incarne pas Cyrano qui veut !
Pêle-mêle, il parle de son premier amour, une histoire digne d’une tragédie grecque... mais en mobylette ; il nous raconte ses camarades de "Cons", le fameux Conservatoire de Paris. Il nous invite pour un dîner impromptu chez les Signoret-Montand. Au restaurant pour un moment inoubliable avec la Princesse Grace de Monaco.
On entend une conversation surréaliste avec Marguerite Duras. On frissonne dans les gradins avec Catherine Deneuve, quand il cherche à l’éblouir en jouant le matador, "El Webero" ! Taureau, mais pas que, car pour Jacques Weber, l'homme est avec les animaux, ’"Frère en dieu de tout ce qui vit, de la girafe et du crocodile" (Flaubert).
La série En thérapie, réalisée par Emmanuelle Bercaud, le décès de son frère au même moment, l’ont sans doute poussé aussi à écrire ce livre autobiographique, dans lequel il évoque ses chers disparus, et avec une grande pudeur il ajoute comme dans un souffle : "Il y a aussi mes proches, ceux de si près, de trop près, que je n’ose les toucher’"... Ce sera peut-être pour un autre prochain livre qui sait ?
Si vous avez la chance d’être quelque part en Provence, faites un petit tour par la première édition de Lire à Gordes, Jacques Weber y est encore présent ce dimanche.
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