Cet article date de plus de six ans.

Laurent Berger : "Mon pavé 2018 c'est pour le réenchantement du travail"

Olivier de Lagarde reçoit Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui lutte pour rendre le pouvoir au travailleur. 

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Laurent Berger est secrétaire général de la CFDT. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Laurent Berger est syndicaliste et secrétaire général de la CFDT depuis 2012. À l’occasion des 50 ans de Mai 68, il appelle à un réenchantement du travail par le pouvoir aux travailleurs. Il publie Au boulot ! aux éditions De L’aube.

Olivier de Lagarde : Lorsque vous parlez de redonner le pouvoir aux travailleurs, à quoi pensez-vous ? À la cogestion ? Au modèle des Scop (Sociétés coopératives et participatives) ?  

Laurent Berger : Je pense à une forme de codétermination à la française qu’il faudrait construire. Ça repose sur deux piliers. Le premier pilier c’est un dialogue social beaucoup plus fort que ce qu’il est aujourd’hui dans les entreprises, c’est-à-dire une représentation des salariés, une écoute de ce qu’est le travail. Et le deuxième pilier, c’est que les travailleurs pèsent sur les choix qui les concernent en participant à la gouvernance de l’entreprise. C’est donc leur présence dans les conseils d’administration que la CFDT défend.  

Une forme de cogestion ?  

Je n’aime pas le terme de cogestion parce que ça donne le sentiment qu’on ferait tous quelque chose ensemble.  

C’est un peu ça non ?  

La codétermination, c’est écouter ce dont on souffre aujourd’hui dans l’entreprise : le capital a pris le pouvoir sur le travail. C’est de rééquilibrer les choses. Il faut des représentants des travailleurs qui pèsent sur les choix de l’entreprise, et pas que sur les choix sociaux, y compris sur les choix stratégiques et sur les choix économiques.  

Si on passe à la cogestion ou la codétermination, avons-nous encore besoin des syndicats ?  

Oui, plus que jamais. Le dialogue social c’est le rééquilibrage, parce que le salarié dans l’entreprise est dans un lien de subordination. Si on veut rééquilibrer les choses, il faut de la représentation collective et des contre-pouvoirs dans l’entreprise. Ces contre-pouvoirs, ce sont les syndicats.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.