Philippe Frémeaux : "Mon pavé 2018 : un monde vivable pour mes petits-enfants"
L’invité d’Olivier de Lagarde, l’économiste Philippe Frémeaux, nous parle de croissance et de qualité de vie.
Philippe Frémeaux est économiste et éditorialiste pour le magazine Alternatives économiques. Il est président de l’Institut Veblen qui œuvre pour le renouvellement de la pensée économique et son accompagnement dans la transition écologique. Il dénonce notre système non seulement pour répondre aux contraintes écologiques, mais également pour repenser entièrement l’économie. En janvier 2018 il publie Après Macron aux éditions Les Petits matins.
Olivier de Lagarde : Doit-on trouver de nouveaux outils pour calculer la richesse d’un pays ?
Philippe Frémeaux : Ça passe par l’idée qu’il faut mesurer différemment le progrès de la société. Aujourd’hui on est restés dans le culte de la croissance du PIB, quand il s’accroît ça veut dire plus d’emplois, plus de revenus pour tous.
Ce n’est pas vrai ?
Non. Toute la question est effectivement d’aller vers une société post-croissance, parce que ce qu’on constate quand on regarde les statistiques, c’est que plus de croissance aujourd’hui ne veut pas dire plus de bien-être. Ce n’est pas possible de continuer à croître comme on le fait, donc on doit changer le logiciel.
Le ressenti reste ce qu’il est, et ce n’est pas vraiment un problème d’outil de mesure.
De ce point de vue là, bien souvent les économistes patentés disent que les Français n’ont pas une bonne culture économique. En fait les Français comprennent bien l’économie : si leur petit neveu a du mal à trouver du boulot, s'ils s’aperçoivent qu’ils ne peuvent plus accéder à un médecin facilement parce qu’il y a un désert médical dans leur région… Il y a un tas de choses très concrètes qui font que les gens pensent que ça va mieux ou non. (…) Le ressenti est très important.
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