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Pierre Rabhi : "Mon pavé 2018, c’est la sobriété heureuse"

Depuis plus de 50 ans, Pierre Rabhi défend une nouvelle éthique de vie. Invité d'Olivier de Lagarde, il dédie son pavé à la sobriété heureuse.

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Pierre Rabhi, en avril 2017. (FRANCEINFO)

Pierre Rabhi est un écologiste, agriculteur, essayiste, romancier et poète. Comme en Mai 68, il s’interroge sur la société de demain et prône la sobriété heureuse. Engagé depuis plus de 50 ans, il lutte contre la surabondance et la société de consommation. En 2017, il publie ses Carnets d’alerte avec Juliette Duquesne aux éditions Presses du Châtelet.

Olivier de Lagarde : Votre sobriété vous rend heureux. Pour d’autres, le bonheur passe par une sorte d’ivresse de vivre. Ils ont tort ?

Pierre Rabhi : Moi je ne juge personne, chacun sa voie. Je ne me pose absolument pas en exemple. C’est simplement que je constate que nous sommes dans une espèce d’effervescence, où j’ai le sentiment que l’être humain est gaspillé. Il a autre chose à faire qu’être uniquement dans le produit national brut.

Vous êtes contre la société de consommation. N'assure-t-elle pas non seulement un confort matériel mais, en plus, un emploi pour une grande partie de la population ?

Nous ne sommes pas nés pour recevoir un salaire en attendant de mourir. Nous ne sommes pas nés pour ça. On a complexifié la société, elle est anxiogène, on consomme de plus en plus d’anxiolytiques parce que nous n’y sommes pas très bien. C’est une société qui produit 30 à 40% de déchets, de choses qui ne servent à rien. Pourquoi produire toutes ces choses, en épuisant aussi les ressources de la planète ? Vous imaginez si les milliards d’individus qui ne sont pas dans ce système s'y rallient , où allons-nous trouver les ressources pour satisfaire tout le monde de cette façon ? Aujourd’hui l’équation qu’on donne c’est qu’il y a un cinquième de la population du monde qui consomme quatre cinquième des ressources. Il y a une inéquité réelle qui produit un malaise global général et où finalement on se demande vraiment ce que veut dire vivre.

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