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Tareq Oubrou : "Mon pavé 2018, c'est le combat pour la paix et la réconciliation"

Olivier de Lagarde reçoit Tareq Oubrou qui lutte pour la paix et la réconciliation autour du débat sur l'islam.

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Tareq Oubrou, le grand imam de Bordeaux, à Auxerre, en mars 2015.  (MAXPPP)

Tareq Oubrou est essayiste et imam français, recteur de la mosquée de Bordeaux. Il lance son pavé sur le climat peu serein en France autour de la question de l’islam. Ce combat, il le considère intellectuel pour pouvoir sensibiliser autour de l’islam, mais également théologique pour porter un discours d’intégration et non d’exclusion.

Olivier de Lagarde : Vous parlez de théologie préventive, mais où peut-on faire cette théologie ? Comment la transmettre ?

Tareq Oubrou : Elle se fait en silence. Il y a beaucoup d’imams aujourd’hui qui sont conscients qu’un discours religieux pourrait impacter négativement des esprits fragiles. Beaucoup d’imams commencent à faire attention à l’usage des versets, des hadiths, depuis les actes terroristes qui ont frappé notre nation. Il y a une prise de conscience chez beaucoup de théologiens musulmans, beaucoup d’imams. Il faut faire attention parce qu’on est en face d’une jeunesse qui est en perte de repères et qu’un discours religieux, même en apparence non nocif, pourrait impacter négativement.

Lorsqu'on dit que la France a des racines chrétiennes, cela vous choque ?

Vous savez, les racines de la France sont judéo-chrétiennes certes, mais gréco-romaines et arabo-musulmanes. Il y a huit siècles d’apport arabo-musulman, donc il ne faut pas oublier cette histoire ! Avicenne est passé par là, Averroès, toute la scolastique chrétienne s’est nourrie de la scolastique musulmane. Je pense qu’il faut réécrire l’histoire de l’Occident à la lumière de notre présent aujourd’hui.

Réécrire l’histoire, ça peut être dangereux.

L’histoire, c’est toujours une construction de l’histoire, il n’y a pas une histoire abstraite. Il faut que l’histoire ait une application sur le présent, il ne s’agit pas de faire de la charité historique. Il faut rétablir l’apport de cette civilisation [l'islam] qui fait également partie de la civilisation occidentale.

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