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William Bourdon : "Mon pavé 2018, c’est l’obligation de résister à la déshumanisation"

L'avocat William Bourdon lance son pavé pour la lutte contre la déshumanisation et l'écoute de la société civile. 

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'avocat William Bourdon, en octobre 2017. (MAXPPP)

William Bourdon est un avocat et pénaliste spécialisé dans la défense des droits de l’homme. Il s’oppose au phénomène de déshumanisation qui pousse les individus à priver certaines personnes de leur humanité. Il prend comme exemple le sort des enfants français, en Syrie et en Irak, considérés comme "contaminé par le terrorisme" et qui perdent, de ce fait, la possibilité d’être secouru par l’Etat.

Olivier de Lagarde : Certains peuvent penser en vous écoutant que vous n’avez pas compris que nous sommes en guerre et qu’il faut utiliser tous les moyens pour éradiquer le terrorisme.

William Bourdon : Oui, plus on clive la discussion avec la menace terroriste, et au-delà les grandes menaces, plus on est pris en otage. Et plus on peine à porter les valeurs de l’humanisme. Beaucoup de gens d’ailleurs ne peuvent pas et ne doivent pas oublier l’importance de cet héritage, ne doivent pas oublier que c’est le piège diabolique que nous tend l’hyper-terrorisme, et ne doivent pas oublier non plus que cette déshumanisation peut nous impacter tous, un jour ou l’autre.

Que préconisez-vous ? Remettre de l’humain dans les prisons, dans les Ehpad, dans les hôpitaux ?

La réponse est évidemment multiple, complexe, chère et coûteuse. D’abord, du courage politique, arrêter de considérer que surfer sur les grandes peurs c’est une façon d’assurer sa survie politique, c’est le fondement de la démocratie. À l’envers de Tocqueville qui disait que ce n'est pas mal d’encadrer les gens, que ça leur évite de trop se tourmenter. C’est ça, la flexion à laquelle il faut résister. Ensuite, évidemment, remettre de l’humain et écouter la société civile.

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