Yann Arthus-Bertrand : "Mon pavé 2018 est contre l’élevage industriel qui détruit la planète"
Yann Arthus-Bertrand, réalisateur et photographe engagé pour la préservation de la biodiversité, est l'invité d'Olivier de Lagarde.
Yann Arthus-Bertrand est un photographe, reporter et réalisateur, engagé dans l’écologie depuis plus de 40 ans. Fondateur et actuel président de la fondation GoodPlanet, qui a pour mission d’éveiller les consciences sur l’écologie, il dénonce aujourd’hui l’élevage industriel. Il rappelle le rapport du WWF qui estime la perte de 60% du vivant en quatre ans ainsi que la disparition des insectes volants en Allemagne qui s’élèverait à plus de 80%. Il évoque l’appel des 15 000 scientifiques de 184 pays, lancé en novembre 2017, contre la dégradation de l’environnement. Ils font état de la sixième extinction de la vie sur la Terre.
Olivier de Lagarde : C’est l’élevage industriel qui est responsable de tous ces maux ?
Yann Arthus-Bertrand : En grande partie, en tout cas sur la biodiversité, oui. L’élevage industriel émet autant de gaz à effet de serre que le transport. Chaque année, on déforeste la taille de la Belgique de forêt tropicale, pour faire les céréales qui vont servir à nourrir des animaux. Et derrière tout ça, il y a du transport, des pesticides, des herbicides… Je pense qu’on va vers une catastrophe. Je parle bien de la viande industrielle, attention à ne pas confondre la viande industrielle et le petit paysan qui fait bien son boulot.
Ce n’est pas contre la viande et le fait que nous consommons de la viande ?
Non c’est contre le système du capitalisme. Cette espèce de viande… faire plus, produire plus, gagner plus d’argent et le vendre le moins cher possible, sans s’occuper du bien-être animal.
Cet élevage industriel permet de donner de la viande à tout le monde sur terre.
Il faut savoir que chaque habitant sur Terre consomme deux fois plus de viande qu’il y a 40 ans. Quand je suis né, on était deux milliards, aujourd’hui on est 7,4 milliards. On ne pourra pas tous manger de la viande de cette façon.
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