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Ma vie d'après. La lettre H, comme hydrogène

Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Lundi, Neila est la lettre H comme hydrogène. Des moteurs à hydrogène équipent déjà des fusées ou des trains. Les voitures s'y mettent aussi.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un logo inscrit dans une station d'hydrogène pour voitures, à San Remon (Californie). (SMITH COLLECTION/GADO / ARCHIVE PHOTOS)

Je suis une lettre, H comme hydrogène. Souvenez-vous de ces cours de chimie au lycée. L’hydrogène, tout premier élément enseigné, principal constituant du soleil. A l’état liquide, je sers à propulser des fusées. Aujourd’hui, je suis le socle sur lequel repose la transition écologique, tant en France qu’en Europe. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, le 5 juin à l’Assemblée nationale : "Je rappelle que nous sommes quand même l'un des premiers pays européens à avoir mis en place un plan stratégique de développement de la filière hydrogène et que avons demandé que se mette en place un plan de soutien européen à la filière hydrogène. Et que nous allons, dans le plan de relance, mettre en place une filière spécifique pour le développement de l'hydrogène dans notre pays."

La France, qui compte débloquer 1,5 milliard d’euros en trois ans, dans l’aérien plus spécifiquement, pour parvenir à créer un avion neutre en carbone. Notre voisin allemand met 9 milliards sur la table pour devenir le numéro 1 mondial de l’hydrogène. Quant à l’Union européenne, qu’évoquait Bruno Le Maire, elle est prête à débourser jusqu’à 470 milliards d’euros, sur trente ans pour donner un coup de pouce à la filière.

Un enjeu de production

L’atome H, nouvel eldorado, et cela doit beaucoup à ses propriétés chimiques, comme l'explique Stéphanie Paysant, de l’association française de l’hydrogène et des piles à combustible : "À masse équivalente, c'est près de deux fois plus énergétique que le gaz naturel ou que l'essence et près de trois fois plus énergétique que le diesel." Sauf que l’hydrogène à l’état naturel est rare, il faut donc le produire, et c’est là tout l’enjeu. Parce qu’il y a deux façons de le faire : l’une coûte moins cher que l’autre, mais produit beaucoup plus de dioxyde de carbone, c’est la technique dite du reformage de gaz. On prend du méthane, c’est un hydrocarbure, on l’éclate : d’un côté les atomes de carbone, de l’autre ceux d’hydrogène. L’autre technique, c’est l’électrolyse de l’eau. Stéphanie Paysant : "La molécule d'eau, c'est H2O. Quand vous cassez cette molécule vous obtenez deux atomes d'hydrogène et un atome d'oxygène et dans ce cas vous ne faites pas du tout de CO2."

Et les écologistes au niveau européen s’agacent que la Commission ne mettent pas davantage le paquet sur cette technique, l’électrolyse. Car lors de l’élaboration du plan de relance, une coalition d'industriels du pétrole et du gaz a plaidé et obtenu que l’hydrogène produit grâce aux hydrocarbures ne soit pas exclu de la stratégie des 27. Le tout premier train circulant à l’hydrogène existe déjà, C'est une innovation française d’Alstom. Il roule en Allemagne, et on le verra bientôt un peu partout, principalement sur des lignes régionales. Il y a 5 000 trains diesel à remplacer en Europe, dont la flotte TER de la SNCF d’ici 2028.
 

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