Ma vie d'après. Les labels sanitaires anti-Covid
Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Mercredi, Neila est le label sanitaire qui indique que les mesures d'hygiène sont bien prises pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Je suis le label sanitaire, voire les labels sanitaires, puisque nous sommes plusieurs, et même de plus en plus nombreux chaque jour. Vous allez forcément me croiser cet été, au restaurant, à l’hôtel, à la salle de sport, en colonie de vacances, à la plage ou à la montagne. Ma raison d’être : rassurer sur les mesures d’hygiène prises pour lutter contre la propagation du Covid-19. Le tourisme, c’est l’un des secteurs qui souffre le plus de la crise sanitaire. Jusqu’à 90% de baisse d’activité pour le groupe Accor, leader dans l’hôtellerie.
Pas mieux dans la restauration, un établissement sur cinq toujours fermé selon les syndicats, faute de clients. Pour accélérer la reprise, Philippe Souterbicq a fondé le label Covid-Free, une réponse selon lui au besoin de sécurité et de réassurance : "Pour beaucoup de gens, le vrai sujet est est-ce que je vais me déplacer sans prendre de risques et est-ce que je vais pouvoir faire des visites dans des sites touristiques avoir des activités sportives, sans prendre de risques. Même si on a les meilleures procédures du monde à un instant T, pour cela, on a mis un système de QR Code qui implique le voyageur et qui permet d'alerter si il voit un dysfonctionnement en règle sanitaire."
Le label Covid Free
L’Hôtel Mansart à Paris a été l’un des premiers établissements à adopter ce label Covid Free. Son directeur Emmanuel Gamez a du repenser de fond en comble l’organisation du travail : "Aujourd'hui on va au-devant de la personne qui est censée nous livrer nos commandes. Nous prenons en charge les différents éléments qui nous sont livrés. On les stocke, on les met un petit peu de côté pour pouvoir nous après les faire monter.
Ça rassure le livreur qui se dit je peux rester à l'extérieur, je ne suis pas obligé d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur, je ne suis pas obligé de parler à telle ou telle personne.
Emmanuel Gamezà franceinfo
"Pour les collaborateurs, c'est pareil. On a rééquipé les vestiaires de poubelles à pédale et d'essuie-mains jetables. De la petite pancarte pour bien signaler qu'il y a quelqu'un dans le vestiaire et éviter qu'une tierce personne ne rentre à ce moment-là." L’hôtel Mansart, lui, a rouvert mais de nombreux autres établissements comme les grands palaces gardent portes closes jusqu’au 1er septembre. En espérant que d’ici là, le tourisme international et le tourisme d'affaires auront repris, avec les rares salons et conférences maintenus à la rentrée. Pour ces grands-messes aussi, des certifications sanitaires sont prévues.
Même si le journal 60 millions de consommateurs s’interroge sur la plus-value de ces labels, qui en réalité reprennent en majorité les recommandations officielles émises par le gouvernement. Les fondateurs de ces labels, eux, font valoir qu’ils sont un tiers de confiance, pour vérifier que les protocoles sont respectés. Pour accompagner les professionnels sur le long cours, notamment en cas de seconde vague. Car la crainte est bien là, celles d’un séisme aux multiples répliques. L’enjeu n’est pas tant de sauver la saison estivale, mais bien de sauver un secteur tout entier. Le tourisme, c’est plus 8% du PIB en France, et deux millions d’emplois.
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