Cet article date de plus de deux ans.

"Mars, la nouvelle odyssée : l'étape lunaire" (1/7) : la conquête de la Lune, le grand retour

Afin de réussir le voyage périlleux vers la planète Mars, ceux qui ont les yeux tournés vers l'espace sont désormais un autre astre en ligne de mire, beaucoup plus proche de la Terre et désormais vu comme une sorte de centre d'entraînement avant cette future épopée martienne : la Lune. C'est le premier épisode de cette deuxième saison de "Mars, la nouvelle odyssée : l’étape lunaire", avec Olivier Sanguy, rédacteur en chef du site d'actualités spatiales de la Cité de l'espace à Toulouse.

Article rédigé par Olivier Emond - Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le lever de la lune est vu de Rome, en Italie, le 11 mai 2022.  (ISABELLA BONOTTO / AFP)

"La Lune est présentée comme l'étape technique pour Mars." Olivier Sanguy, journaliste à la Cité de l'espace, revient sur la genèse du programme Artemis, et l'objectif affiché de la Nasa d'envoyer de nouveau des hommes et des femmes fouler le sol lunaire d'ici la fin de la décennie. Avec lui, nous dressons un portrait de la Lune, portrait dont les contours apparaissent durant les années de guerre froide, jusqu'à ce coup d'arrêt en 1972 avec la fin du programme Apollo.

>> Retour sur la Lune : l'article à lire pour tout savoir de la mission Artemis, à quelques heures du lancement de la fusée de la Nasa

"Jusqu'aux années 2000, il va y avoir un délaissement, un petit peu de la lune, au profit de destinations comme Mars notamment", poursuit le journaliste. Sous la présidence de Barack Obama, le programme Contellation, lancé par son prédécesseur Georges W. Bush en 2004, est enterré. Pour Barack Obama, il n'y a plus d'intérêt à retourner sur la Lune. Mais le programme de vols habités de la Nasa a connu un brusque coup d'accélérateur sous la présidence de Donald Trump. "C'est un programme très ambitieux qui a une qualité que, à la limite, on n'attendait pas du côté de Donald Trump, c'est-à-dire que c'est un programme international, explique Olivier Sanguy. C'est une des raisons pour lesquelles ce programme Artemis a survécu à l'alternance politique (…) Et avec l'administration Biden, on a rajouté la première femme et la première personne de couleur. On voit très bien que le programme lunaire, comme à l'époque d'Apollo, reste quand même fortement teinté de politique."

 

La Lune, "une grande inconnue que l'on croit connaître"

Enjeux techniques, technologiques, mais aussi scientifiques : la différence fondamentale avec les missions Apollo, c'est qu'Artemis prévoit une installation durable et des allers-retours fréquents entre la Terre et la Lune. Rappelons que la Station spatiale internationale (ISS) se situe à 400 km de la Terre, alors que la Lune se situe à 400 000 km de nous. "La Lune est une grande inconnue que l'on croit connaître, explique Olivier Sanguy. La surface de la Lune, c'est en gros la surface du continent africain. On n'oserait pas dire qu'on connaît le continent africain parce que douze personnes ont marché en Afrique. Il faut donc l'explorer."

En partenariat avec la Cité de l'espace.

Pour Olivier Sanguy, "il y a encore beaucoup de choses à découvrir. Le gros scénario, c'est que la Lune s'est formée il y a plus de 4 milliards d'années. Un objet de la taille de Mars a frappé la Terre, a arraché un morceau de la Terre. Ce morceau a formé la Lune, il a refroidi beaucoup plus vite. Ça, c'est la Lune. Et donc un des intérêts de la Lune, c'est qu'en étudiant la Lune, en fait, on étudie l'histoire de la Terre. C'est-à-dire que ce n'est pas uniquement la Lune pour la Lune, c'est aussi la Lune pour mieux comprendre la Terre."

"Mars, la nouvelle odyssée : l'étape lunaire", un podcast franceinfo d'Olivier Emond, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.

Réalisation : Clotilde Pivin

Prise de son : Romain Luquiens

Mixage : Raphaël Rasson

Création sonore : Bruno Carpentier, Hervé Bouley

Rédaction en chef : Marina Cabiten et Pauline Pennanec'h

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.