L'America's Cup : une course de voiliers née en Europe en 1851

"Micro européen" est consacré aujourd'hui à une célèbre régate, une course à la voile, l'America’s Cup, qui va se dérouler le 22 août prochain, à Barcelone. Stéphane Kandler, le créateur et le patron de l'équipe française, Orient Express Racing Team, est l’invité de José-Manuel Lamarque.
Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
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6 août 1963 à Cowes en Angleterre : Challenger potentiel pour l'America's Cup, le yacht Sovereign de 12 mètres. Les vacanciers se rassemblent sur la plage de Cowes. Le Royal Yacht Britannia peut être vu au centre. (KEYSTONE PICTURES USA / ZUMAPRESS.com VIA MAXPPP)

Stéphane Kandler, codirecteur du défi français Orient Express Team, s’est engagé pour la troisième fois sur la Coupe de l’America qui va se dérouler cette année à Barcelone, le 22 août prochain. 

franceinfo : L’America’s Cup, une course née en Europe, à l'Île de Wight en 1851, c'est toujours une course où les Européens sont présents. Et dans cette course, le gagnant décide à quelle date va se dérouler la prochaine course ? 

Stéphane Kandler : Oui, absolument, l'America’s Cup a cette particularité que le vainqueur – qu'on appelle le "Defender", celui qui défend son trophée – décide de toutes les règles, quasiment de la prochaine édition. C'est comme ça que ça se passe. C'est comme si vous étiez vainqueur de la Coupe du Monde et que vous décidez de faire un ballon carré avec un terrain en losange. Vous êtes libre de faire ce que vous voulez. C'est la plus ancienne compétition internationale de voile, née en 1851, et depuis on en est à la 37e édition. Donc c'est vraiment le plus ancien trophée sportif au monde. La plus grande compétition de voile, un peu notre Coupe du Monde si l’on veut.  

Ceux qui cette année, doivent défendre justement leur titre, ce sont des Néo-Zélandais. Ils ont décidé que cela se déroulerait à Barcelone. Combien de bateaux, combien d'équipes ?

Il y aura six équipes internationales représentant six pays : la Suisse, la France, l'Italie, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande. Et aussi 12 équipes pour "l'America’s Cup jeunes" et "l'America’s Cup femmes", donc 12 nations représentées dans cette édition.  

Quasiment deux mois, voire plus, de course ? 

Oui, c'est la particularité de l'America’s Cup, c'est une course qui peut être très longue. Plus il y a de participants, plus elle s'allonge. Donc le "Defender", lui, il est qualifié pour la finale de l'America’s Cup proprement dite, et les challengers, ceux qui veulent lui arracher son trophée, doivent d'abord s'éliminer les uns les autres.

Donc on va commencer au mois d'août, et puis il y a toute une série d’éliminatoires jusqu'à la fin septembre. Donc, pendant presque un mois et demi, on va se bagarrer pour, on l'espère, se qualifier pour la grande finale et ramener ensuite l'America’s Cup en France.  

Tout le monde a le même type de bateau ou pas ? 

Ce sont des courses qui se courent avec des bateaux fixés par des règles précises : la longueur, la largeur, le poids. Tout est calculé, mais chacun construit son bateau dans son pays. Et donc tous les bateaux sont différents. Les équipes, évidemment, construisent chacune leur bateau de leur côté, avec leurs spécificités, mais elles sont dans ce qu'on appelle une "box rules", c’est-à-dire une sorte de boîte à chaussures de règles imposées. Des règles qu'on appelle la jauge, et qui définissent les règles fondamentales du bateau. Et à l'intérieur de ces règles-là, un peu comme en Formule 1, vous allez essayer de faire le bateau le plus rapide.  

Et une fois de plus, les Européens sont majoritaires dans cette course ? 

L'Europe est le berceau de l'America’s Cup, au départ, même si finalement elle a été plus souvent aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande ou en Australie. Mais il se trouve effectivement que les Européens sont les plus grands fans, et on a beaucoup de nations de voile en Europe. C'est le continent le mieux représenté dans l'America’s Cup.  

Il faut dire que le nautisme est né en Europe ?

Oui, le yachting a été inventé par les Anglais, et puis, finalement, on connaît la vieille rivalité entre les Anglais et les Français, par exemple sur les mers, elle continue à travers l'America’s Cup…  

Comment vous imaginez-vous la fin de la course ?

Ecoutez, nous sommes venus dans cette America’s Cup avec beaucoup d'ambition. Souvent dans l'America’s Cup, on a démarré trop tard. On n'avait pas forcément le temps de dessiner un bon bateau. Cette fois-ci, on s'y est pris très en avance, et on pense qu'on sera très compétitif. Et sur les premières choses que l'on sait, on devient même très ambitieux. Donc on y va pour la gagne. Et en attendant, de toute façon, on s'installera à Lorient, juste après la compétition, puisque nous avons aussi un projet de développement dans ce secteur.  

On va pouvoir vous suivre à Barcelone à partir du 22 août et jusqu'au 27 octobre…  

Oui, et on espère surtout que les fans viendront nombreux, puisque c'est à Barcelone, ce n'est pas trop loin de la France. Et puis, vous pouvez aller sur le site officiel, toutes les équipes y sont, vous pouvez vous inscrire et recevoir notre newsletter, et toutes les informations sur l'équipe de France, en particulier et sur l'événement en général.  

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