L'Islande, la méconnue
Focus aujourd'hui dans "Micro européen" sur L'Islande, cette île proche du toit du monde, au paysage souvent lunaire. Un des plus petits pays d'Europe, terre des écrivains, jeune république indépendante depuis 1944. Depuis de nombreuses années, l’Islande, les Islandais et Islandaises ont toujours, en majorité, refusé leur entrée dans l’Union européenne.
L’Islande, terre de volcans, aux paysages lunaires, île en pointe de la géothermie est un des plus petits pays en Europe, 102 775 km² de superficie, 358 780 habitants soit 3 habitants au km².
Elle est aussi la terre des écrivains car ceux-ci sont très nombreux, on compte un écrivain pour quatre habitants, écrivains de langue islandaise, la plus proche de la langue des Vikings, les lointains ancêtres des Islandais, une langue connue comme le vieux norrois dont l’université de Caen possède un département des études nordiques.
Indépendante depuis juin 44, l’Islande est une jeune république qui avait élu la première femme présidente de la République au monde, Vigdis Finnbogadottir en 1980, qui gouverna jusqu’en 1996. Aujourd’hui, le président de la République d’Islande est Guðni Thorlacius Jóhannesson depuis 2016, et sans étiquette, et la première ministre est Katrín Jakobsdóttir depuis 2017, étiquette écologiste.
Islande terre de pêche
Les trois activités islandaises économiques de l’Islande sont l’énergie, la pêche et le tourisme. Concernant la pêche, principale activité au niveau mondial, l’Islande a toujours eu pour tradition la pêche à la morue, mais elle est connue aussi par une variété de ses réserves halieutiques comme le flétan, le maquereau, le capelan, le hareng, la baudroie, le sébaste, la limande, la plie, l’aiglefin et d’autres variétés d’eau douce comme le saumon, la truite et l’omble chevalier.
Le secteur de la pêche pèse très lourd dans les relations bilatérales et multilatérales de l’Islande. Membre du Conseil de l’Arctique et de l’Espace économique européen, sa zone de pêche est un facteur stratégique qui fait de ce pays un partenaire omniprésent dans toutes les négociations halieutiques européennes.
Face à elle, la Norvège, autre pays de poids concernant le secteur halieutique et aussi membre de l’Espace économique européen et du Conseil de l’Arctique. Ces deux états n’ont de cesse de s’observer car si l’un entrait dans l’Union européenne, l’autre suivrait à n’en pas douter. Enfin, un livre fait découvrir cette histoire des pêcheurs d’Islande, A Island de Ian Manook aux éditions Paulsen.
La crise et l’Islande
Prospère avant la crise financière de 2008, le pays s’était jeté dans une folle course financière. Nombre de crédits étaient accolés au dollar, au yen, à l’euro. La consommation battait son plein, et l’Islande s’aventurait dans des investissements colossaux.
Mais la crise n’a pas épargné cette terre du bout du monde, car le choc frappant ce pays, avait fait tomber l’image de la probité et de l’honnêteté si chère à la religion luthérienne islandaise. Les hommes et femmes politiques chutaient de leur piédestal, tout comme les banquiers dont certains furent emprisonnés. Cette crise des "subprimes", les Islandais n’étaient pas prêts de l’oublier.
L’endettement avait ruiné le pays, les trois banques majeures furent nationalisées, et tout comme le volcan Eyjafllajökul qui entrant en éruption avait perturbé le trafic aérien de mars à juin 2010, les répercussions de la crise islandaise touchaient le Royaume Uni, le Luxembourg et les Pays-Bas. Plus tard, le tourisme viendra au secours de la faillite islandaise, et aujourd’hui ce pays est une destination prisée malgré la crise du Covid, comme nous l’a expliqué notre invité, le professeur Torfi Tulinius.
Et l’Union européenne
Depuis de nombreuses années, l’Islande, les Islandais et Islandaises ont toujours, en majorité, refusé leur entrée dans l’Union européenne, et ce, malgré la crise financière où certaines voix le suggéraient à l’époque. Et comme nous l’a expliqué notre invité, Torfi Tulinius, le "traitement", qui fut réservé à la Grèce lors de cette crise de 2010 par l’Union européenne, découragea les Islandais de faire un pas pour leur adhésion.
Quant à notre invité, en plus d’être un éminent universitaire islandais reconnu, Torfi Tulinius a traduit La Saga d’Egil paru au Livre de Poche, une saga écrite durant la première moitié du XIIIe siècle, la saga du poète et guerrier islandais du Xe siècle nommé Egil Skallagrimsson, saga aussi de la société islandaise au temps où cette île appartenait à la Norvège.
Ainsi, l’Islande est toujours un pays bien souvent silencieux, mais qui gagne à être connu.
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