Micro européen. Allemagne : Angela Merkel sauve sa coalition
La semaine politique allemande a été dense : la chancelière a dû trouver un compromis avec son allié CSU et les socio-démocrates du SPD pour surmonter des divergences sur les migrations.
La semaine politique allemande a été intense : la chancelière a dû trouver un compromis avec son allié CSU, Horst Seehofer, ministre de l'Intérieur et les socio-démocrates du SPD pour surmonter de sérieux désaccords sur les migrations. L'accord a porté sur l'arrivée par la frontière autrichienne, de migrants ayant déjà enregistré leurs demandes d'asile dans un autre pays de l'UE. Retour sur cet épisode avec Sabine Wachs, correspondante à Paris de la radio allemande ARD.
Menace de démission du ministre de l'Intérieur
Avant le SPD, Angela Merkel a dû d'abord négocier avec Horst Seehofer, ministre de l'Intérieur, issu du parti CSU. Il menaçait de démissionner si la chancelière continuait à accepter des migrants remontant par exemple d'Italie ou de Grèce, alors qu'ils avaient fait une demande d'asile à l'entrée du sol européen. Jusqu'à présent, ces migrants pouvaient être répartis dans des foyers en Allemagne, la procédure sera désormais différente.
Des zones de transit avec contrôle de police
Horst Seehofer voulait des "centres de transit à la frontière" rappelle Sabine Wachs, mais le SPD a refusé l'installation de centres fermés. Il y aura des "zones de transit, comme dans les aéroports", avec des contrôles de police, afin de vérifier si ces migrants ou demandeurs d'asile ont un statut ou non. S'ils n'en ont pas ils "pourront être arrêtés durant 88 heures" avant une reconduite dans le pays d'entrée ou en Autriche.
En fait, cela concerne peu de personnes, moins de 10 personnes par jour : la mesure portera sur les demandeurs d'asile déclarés, alors que le ministre Seehofer voulait que cette procédure s'applique à tous ceux qui avaient simplement fait enregistrer leurs empreintes en arrivant en Europe (dans les "hotspots" grecs par exemple).
Une crise politique commencée il y a un mois
Mme Merkel a montré qu'elle voulait négocier avec le ministre et son parti CSU, ainsi qu'avec les alliés de gauche du SPD. "Elle n'a jamais fermé la porte aux négociations et a bien géré cette crise", relève la correspondante de l'ARD.
Durant toute cette période, elle a perdu deux points dans les sondages, tandis que Horst Seehofer en a perdu 16. Si bien qu'en Allemagne, on se demande si le ministre de l'Intérieur ne sera pas amené à démissionner.
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