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Micro européen. Aquarius : la nouvelle attitude italienne sur les migrants

Après le refus de Rome d'autoriser le débarquement des migrants de "L'Aquarius" dans un port italien, l'Espagne va accueillir les 629 rescapés. Un refus qui a suscité de nombreuses critiques en Europe. 

Article rédigé par franceinfo, Marie-Christine Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La Croix-Rouge prend la température de migrants à bord de l'"Aquarius", le 23 avril 2018, à Trapani, en Sicile (Italie). (MAXPPP)

L'affaire du refus de l'Italie, qui n'a pas voulu accueillir dans ses ports le bateau de l'ONG SOS Méditerranée et ses 629 migrants, a soulevé de nombreuses réactions en Europe, au moment où les 28 états membres ont du mal à se mettre d'accord sur la gestion des migrations. La décision de Matteo Salvini, nouveau ministre italien de l'Intérieur marque-t-elle un tournant ? Réponse d'Anna-Maria Merlo Poli, correspondante du journal Il Manifesto.

"Un tournant, une faillite morale"

Pour Anna-Maria Merlo Poli, "on assiste à une faillite morale, on n'avait jamais vu ça." Même si l'Italie a pu, à certains moments, ralentir le rythme de l'accueil, "là, c'est un tournant". Matteo Salvini a "voulu faire un coup," ajoute la correspondante, qui rappelle que l'Italie a elle-même une histoire liée à l'émigration de ses propres ressortissants.

Mais il y a un contexte

La crise économique conjuguée à la crise migratoire a donné lieu à un sentiment de précarisation économique et d'insécurité. L'extrême droite italienne a ensuite rejeté la faute sur les migrants. Mais ce n'est pas l'opinion de toute l'Italie.

Comme les gouvernements précédents, celui de Giuseppe Conte réclame une répartition et demande à ses partenaires européens d'accueillir des réfugiés et migrants. Mais la contradiction est qu'il s'allie en même temps avec les pays de Visegrád (Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque) eux-mêmes opposés aux quotas de répartition. 

"Hypocrisie" française

Emmanuel Macron a qualifié "d'irresponsable" la position italienne sur l'Aquarius, ce qui a amené une réponse vive de Matteo Salvini, sur "l'hypocrisie" française.

Mais la France est souvent critiquée en Italie : le contentieux porte sur la concurrence en Libye de Total et Eni. À quoi s'ajoutent la tension autour de la frontière franco-italienne et le refoulement par la France des migrants dans la région de Vintimille et dans les montagnes au-dessus.

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