Micro européen. L'Allemagne sans gouvernement
Deux mois après les élections législatives, Mme Merkel ne réussit pas à former un gouvernement de coalition.
En Allemagne, deux mois après les législatives, Mme Merkel n'arrive pas à former un gouvernement de coalition et le retrait de la négociation des libéraux du FDP rebat les cartes. Jeudi prochain, le président allemand, Walter Steinmeier recevra les dirigeants de la CDU, de la CSU et du SPD (sociaux-démocrates) pour les convaincre de gouverner ensemble.
Échec possible ou compromis pour gouverner ensemble ?
Selon les deux invités : Christel Haas, correspondante de la TV allemande ZDF, et Tullio Giannotti, de l'agence de presse italienne ANSA, cette situation inquiète en Europe. Depuis les élections du 24 septembre, "les positions étaient assez contraires", selon Christel Haas, d'où l'échec sur le compromis, "ce qui est nouveau en Allemagne car d'habitude, c'est toujours le compromis pour essayer de gouverner ensemble."
A travers la presse européenne, on a pu lire cette semaine des éditoriaux inquiets et interrogatifs sur l'affaiblissement de Mme Merkel, alors qu'elle représente dans l'UE une stabilité, et même "un repère" selon Tullio Giannotti. En Italie, on attend de voir si la chancelière allemande arrivera à un gouvernement de coalition soutenu par le Parlement, ou si elle se retrouvera en minorité. D'autant que dans l'opposition à Berlin, il y a désormais une extrême-droite au Bundestag, puisque Afd (Alternative für Deutschland) détient 95 sièges. Or, l'Italie aura en 2018 des élections législatives, et on dit en Italie "qu'on arrivera à contrôler les extrêmismes si Mme Merkel arrive à contrôler les siens."
L'interrogation porte aussi sur la réforme de l'Europe
Emmanuel Macron peut-il faire avancer ses propositions sans l'Allemagne ? Difficile. Des négociations sur le futur de l'UE devaient commencer au sommet européen de la mi-décembre à Bruxelles, mais ce sera probablement reporté tant qu'il n'y a pas de gouvernement à Berlin.
Il y a toujours le risque de recourir à de nouvelles élections allemandes, une solution que le président Steinmeier veut à tout prix éviter. Il a convaincu le SPD de discuter avec Mme Merkel, alors que le parti ne voulait pas siéger au gouvernement avec la CDU : les entretiens de jeudi prochain dans la résidence présidentielle seront suivis de près, et pas seulement en Allemagne.
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