Micro européen. Le vote anti-Orban du Parlement européen
Le Parlement européen réuni à Strasbourg le 12 septembre a voté un texte contre le gouvernement hongrois de Viktor Orban.
Le 12 septembre, par 448 voix contre 197, le Parlement européen réuni à Strasbourg, a voté un texte demandant l'ouverture d'une procédure de sanctions contre le gouvernement hongrois de Viktor Orban, pour non-respect de la liberté des médias de son pays, de l'indépendance de la Justice et des valeurs européennes.
Ce vote a été une première dans l'hémicycle européen
Danièle Renon, journaliste à Courrier International chargée notamment de la presse hongroise, explique comment ce vote a été reçu en Hongrie. "Ce vote a été perçu comme une défaite de Viktor Orban", souligne la journaliste, qui précise que le premier ministre hongrois a été "minoritaire" tant au niveau de l'hémicycle que du groupe PPE (Parti populaire européen), où siègent les eurodéputés de son parti, le Fidesz.
Les journaux hongrois qui soutiennent Viktor Orban ont vu dans ce vote "des manoeuvres de vengeance". La presse hongroise rappelle aussi le contexte de l'élection européenne de 2019 : Emmanuel Macron est au centre du jeu car il veut faire éclater le PPE, majoritaire au Parlement européen, et ce vote contre Viktor Orban va y aider, car plus de la moitié des eurodéputés PPE ont voté pour le principe des sanctions, tandis que l'autre moitié a soutenu le premier ministre hongrois.
La situation peut-elle "réveiller" l'opposition ?
Une manifestation est prévue ce dimanche à Budapest, quatre jours après le vote à Strasbourg, mais depuis plusieurs années, Viktor Orban n'a pas d'opposition politique organisée, "l'opposition existe surtout dans la société civile", poursuit Danièle Renon.
Budapest envisage maintenant de saisir la Cour européenne de justice : le gouvernement hongrois conteste le fait que l'on ait pas compté les 48 votes d'abstention. Pour être voté, le texte devait recueillir les 2/3 des suffrages exprimés, ce qui a été le cas, mais en comptabilisant les 48 abstentions, cette majorité des 2/3 n'aurait pas été atteinte. Par tradition, le Parlement européen ne compte pas les abstentions dans les résultats des votes.
Quant à la demande formulée par le Parlement européen, elle sera transmise au Conseil (des ministres), qui décidera d'ouvrir ou non une procédure selon l'article 7 du traité de Lisbonne. Le risque pour la Hongrie est qu'elle soit privée de droit de vote lors des conseils des ministres. La décision sera prise aux 4/5èmes par les états membres. Déjà, la Pologne a fait savoir qu'elle soutiendrait la Hongrie.
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