SNCF : le conflit risque de durer
Jeudi 22 mars, la France a connu ses premières grèves et manifestations depuis l'annonce par Édouard Philippe de la réforme de la SNCF.
Le gouvernement a-t-il pris le risque d'un conflit durable avec la réforme de la SNCF ? C'est l'une des questions auxquelles répondent les deux journalistes européens : Jean-Noël Cuénod de La Tribune de Genève et de 24 Heures à Lausanne et Adam Plowright, de l'Agence France Presse (AFP).
La suppression progressive du statut des cheminots a été beaucoup mise en avant
Mais ce qui compte selon Jean-Noël Cuénod, "c'est la transformation de la SNCF en société anonyme qui peut donner lieu à des privatisations". Le vrai problème, ce sont les pannes et les retards dus au matériel, le manque d'investissements et la dette de l'opérateur public (50 milliards d'euros). Dans ces conditions, "on ne voit pas très bien le lien avec le statut juridique".
Quel risque pour le gouvernement ?
Le risque pour le gouvernement, c'est d'avancer sur beaucoup de fronts en même temps, estime Adam Plowright, mais celui de la SNCF "est sans doute le plus important". Il y a 20 ans au Royaume-Uni, la réforme a été "radicale et assez idéologique" dans le choix des privatisations. Aujourd'hui, le train anglais est cher ; par comparaison, les usagers français ne devraient pas se plaindre, même s'il y a des retards sur le réseau français.
Des grèves perlées sont annoncées à partir du 2 avril et le conflit sera long, selon les deux invités. Mais avec l'utilisation des ordonnances par le gouvernement, la contestation pourrait faiblir, comme cela a été le cas en 2017 pour la réforme de la loi sur le Travail.
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