Michel Crépu : "admiration" et "idolâtrie", tout un paradoxe
L'écrivain et critique littéraire, auteur du livre "L'admiration. Contre l'idolâtrie", paru le 18 octobre aux éditions Autrement, est l'invité de la Mise à jour du vendredi 3 novembre.
Michel Crépu, écrivain, critique littéraire et rédacteur en chef de la Nouvelle revue française (NRF) chez Gallimard est l'auteur de l'ouvrage L’admiration. Contre l’idolâtrie, paru le 18 octobre aux éditions Autrement.
L'admiration donne "envie d'interpréter"
Comment l'écrivain définit-il le thème de son ouvrage ? "C’est ce qui se passe à partir du moment, où, dans le monde du visible, quelque chose, tout d’un coup, se distingue et retient votre attention". Cette étape, dit-il, peut s'arrêter à cet instant mais aussi se poursuivre : "L'attention retenue se métamorphose en quelque chose d’autre qui peut devenir l’admiration, c’est-à-dire une forme d’étonnement." Pour Michel Crépu, "c'est aussi s’incliner parce que l'on a conscience d’être en face de la beauté".
L’expérience de l’étonnement, qui est un peu au départ de l’admiration, suscite immédiatement aussi l’envie de comprendre, de commenter, l'envie d'interpréter.
Michel Crépu, écrivainà franceinfo
Qu'admire Michel Crépu ou qui admire-t-il ? "Un coin de broussaille à la campagne, avec les jeux de la lumière qui varient d’une seconde à l’autre, mais aussi l'empereur Napoléon, Chateaubriand, le grand maître pour moi, et Charles de Gaulle, écrivain".
Le constat du "paradoxe"
L'admiration, selon Michel Crépu, peut porter "sur des objets qui ne sont pas de nature admirable. C'est par exemple tout ce qui touche au phénomène de l’idolâtrie". Mais, ajoute-t-il, "l'idolâtrie peut aussi toucher des choses admirables, pas forcément moralement répréhensibles". Il faut donc faire avec ce paradoxe, dit-il.
À l'heure du smartphone, des selfies, beaucoup cherchent à se prendre en photo devant l’œuvre prisée ou le personnage admiré, qu’est-ce que cela signifie ? Michel Crépu ne sait pas ... D'autant que pour cette raison justement, il ne va plus dans les musées. "Je sais où est ma jouissance. Elle n’est pas dans la foule qui se presse devant le tableau de Rubens, de Vinci ou de Van Gogh. Je préfère ouvrir un livre qui me parle d'une oeuvre", précise-t-il.
Si Michel Crépu devait faire sa mise à jour, que modifierait-il ? "Vous prenez tout et à l’usage vous voyez ce qui tient la route, et vous jetez le reste !"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.