Yann Queffélec : "Le mot 'mer' est indéfiniment ouvert sur la curiosité et l’horizon"

Yann Queffélec fait paraître son Dictionnaire amoureux de la mer (éd. Plon) dans lequel figure au moins 3 298 au moins le terme "mer". Difficile donc de dissocier l’auteur des considérations maritimes, lui qui fut moniteur à la l'école Jeunesse et Marine (JEM) de Paris : "J’encourage les auditeurs à énumérer le mot ‘mer’ et à constater que l’on ne s’en lasse pas, que tous les autres sont à la longue oxydables, même le mot ‘amour'. Le mot mer est indéfiniment ouvert sur la curiosité, l’horizon, c’est un mot parfait en perpétuelle ouverture sur les choses."

Sous ses airs de dictionnaires, cette œuvre donne l’impression de suivre une chronologie comme l'explique son auteur : "Cela s’appelle Dictionnaire amoureux cela reprend le titre de la collection, mais il s’agit d’un véritable livre, avec un début, un milieu, une fin et un certain nombre de questions touchant d’extrêmement près l’océan."

"Un lien viscéral avec la marine"

L’idée d’écrire un dictionnaire classique aux multiples entrées n’enthousiasmait guère Yann Queffélec qui désirait "respirer l’air de la mer à plein poumons, son imagination et ces questions que nous pose la mer avec les dégâts écologiques qu’elle subit." 

L’écrivain a traversé l’océan plusieurs fois et vécu durant de nombreuses années sur un voilier, bien qu’il n’ait pas encore pu réaliser son rêve de tour du monde qu’il promet de réaliser un jour : "J’ai rencontré un formidable éditeur sur le quai d’un petit port de Bretagne qui m’a mis à un travail d’écriture aussi vaste que l’océan". À défaut "de palier l’océan bleu", il se repose sur "l’océan des mots, pour le moment" 

Yann Queffélec est un écrivain de marine, un titre honorifique traduisant un lien avec le monde marin et la marine nationale "peuplée de vrais marins" : "Nous sommes en contact avec les sujets grands sujets maritimes et politiques de l’époque, tous ceux liés à la mer. Nous avons aussi un grade", précise-t-il. Et le capitaine de frégate ne cesse de clamer son amour pour la mer : "Je peux, à ce titre, embarquer dans des sous-marins, des frégates. Je pourrais vivre à longueur d’année sur un voilier de la marine nationale et même à perpétuité car je suis capitaine de frégate à vie", conclut-il en faisant référence à ce "lien viscéral" et indéfectible qui l'unit au monde marin.