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Mon info. Le New York Times interdit de bibliothèque dans un comté de l’État de Floride

Les autorités locales s'alignent sur le discours de Donald Trump, estimant que le quotidien ne publie que des fake news.

Article rédigé par franceinfo, Aurélien Accart
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'immeuble du New York Times, sur la 8e avenue à New York, le 21 août 2018. (DANIEL SLIM / AFP)

En Floride, des responsables politiques locaux refusent d’abonner la bibliothèque publique au New York Times, parce que Donald Trump accuse ses journalistes de "fake news".

Leur demande d’abonnement a été rejetée par les autorités locales, celles du comté de Citrus au nord de Tampa, la capitale de la Floride. Cet abonnement qui aurait permis aux 70 000 inscrits de la bibliothèque d’accéder au journal en ligne aurait coûté 2 700 euros. C’est une somme mais l’argent n'est pas en cause. La scène publique où le refus a été justifié, a été filmée. On voit cinq commissaires étudier la demande : "Mais pourquoi diable aurions-nous besoin du New York Times, demande l’un d’entre eux ?" , demande l'un d'eux. "J'allais justement le dire, répond l'un de ses collègues. Ils sont connus pour leurs fake news, je suis d'accord avec le président Trump. Je ne voterai pas pour ça."

Je ne veux pas du New York Times dans ce comté. Je ne suis pas d'accord avec eux. Je ne les aime pas.

L'un des cinq commissaires du comté de Citrus

La scène a été filmée le 24 octobre, jour où Donald Trump annonçait qu’il supprimait les abonnements de la Maison blanche au New York Times et au Washington Post, menaçant de forcer les administrations à faire de même. Toujours la même justification, ce fameux "fake news !" dont est affublé tout média qui ne va pas dans le sens du président républicain. Derrière ces rires gras, certains s’inquiètent pour la démocratie. La responsable des bibliothèques du comté de Citrus par exemple, qui rappelle que c’est son rôle, justement, de proposer tous les points de vue aux lecteurs.

Sur les cinq commissaires qui ont pris cette décision, quatre campent sur leur position pro-Trump. Le cinquième estime, devant la polémique, qu’ils ont fait une erreur de jugement. Quant à Donald Trump, il a retweeté tous les articles racontant cette affaire, tout content de voir sa rhétorique faire des petits. Des très petits même…

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