Entendre, parler à nouveau : la Tech et l’IA au service de l'audition et de la communication du quotidien
En apparence, ce sont de simples lunettes de vue. Des lunettes signées "nuance audio" – la nouvelle marque du géant mondial franco-italien EssilorLuxotttica – d’à peine 40 grammes, ni plus lourdes, ni plus grosses que des lunettes ordinaires. Une monture, des verres, aucune électronique apparente, pas de fil, pas d’écouteur visible, rien dans l’oreille.
Et pourtant, il s’agit des premières lunettes au monde à intégrer une aide auditive. La cible : les déficiences légères à intermédiaires, soit un milliard deux millions de personnes concernées à travers le monde, avec la même préoccupation : la discrétion, pour ne pas dire l’invisibilité totale de l’aide auditive.
Le secret : des haut-parleurs tout petits, cachés dans les branches, ultra-directionnels, qui envoient le son amélioré dans les oreilles en une fraction de seconde, pour ne pas créer de décalage désagréable, tout en étant imperceptible, inaudible par vos voisins.
Quatre fois moins cher qu'une prothèse auditive traditionnelle
La monture abrite plusieurs micros qui captent soit la voix de la personne que vous regardez, soit de ceux autour de vous, comme dans une voiture. La technologie embarquée se charge ensuite de supprimer le brouhaha, et de rendre compréhensible la voix de votre interlocuteur. Lancement prévu courant 2025 en Europe, au quart du prix d’une prothèse auditive traditionnelle.
La puissance de calcul et l’intelligence artificielle servent aussi à rendre leur voix à ceux qui la perdent. Début janvier, j’ai trouvé la démonstration, au CES à Las Vegas, très impressionnante sur le stand de Whispp, une application pour smartphone à partir de 20 € par mois.
Concrètement, je me retrouve au téléphone avec un homme presque aphone, qui n’a plus qu’un filet de voix. Ce filet de voix va être capté, amplifié, puis recréé par une intelligence artificielle, et s’il en existe des enregistrements, avec la propre voix de mon correspondant.
Être entendu avec sa voix d'avant le cancer
C’est le cas de Ruud, ce Néerlandais, trois ans après son cancer de la gorge. C’est aussi le cas de Sandra, atteinte de dysphonie spasmodique, autrement dit de spasmes intermittents des cordes vocales. Sa toute petite voix, captée, amplifiée, est recréée par l’appli. La voix qui en résulte – et qui ne s'appuie sur aucun enregistrement de sa voix en bonne santé – fait penser à un robot mais au moins, elle est complètement compréhensible.
Autres exemples d'utilisation : dans un TGV ou dans une salle d’attente, Whispp permet de passer un coup de fil en toute discrétion, en murmurant volontairement dans son téléphone, et donc sans gêner ses voisins, tout en étant parfaitement compréhensible à l’autre bout de la ligne.
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