Facebook : quitter le réseau social… ou pas ?
Semaine noire pour Facebook, marquée par une fuite massive de données, le témoignage accablant d’une ancienne salariée devant le Sénat américain, une panne mondiale et des dysfonctionnements importants pendant plusieurs jours. Une accumulation qui pousse certains à se poser la question : quitter Facebook… ou pas ?
Une panne mondiale, un témoignage accablant d'une ancienne employée de Facebook, la semaine a été rude pour le réseau social. Cette série noire incite certains abonnés à quitter Facebook...ou pas. Et la réponse n'est pas aussi évidente.
Techniquement, quitter Facebook n’est pas si compliqué
Il suffit de 7 clics depuis sa page d’accueil pour entrer dans les paramètres, accéder à ses informations, et choisir entre désactivation temporaire et suppression définitive de son compte.
Supprimer son compte, c’est ce qu’a fait Alexandre Diego, 10 ans après ses débuts sur Facebook. Ce chef d’ateliers poids lourds, près d’Albi, dit tenir à ses données personnelles. Et pour lui, rester sur Facebook n’était plus envisageable. Il a donc sauté le pas et n’a pas changé d’avis depuis :
"Pendant 15 jours, j’ai reçu un mail tous les deux jours pour m’inciter à revenir, et puis finalement, je ne suis pas revenu. Pour moi, ça n’a rien changé finalement. Le seul truc qui me manque, c’est que j’ai des amis à l’étranger, et c’était facile pour discuter."
2,85 milliards d’utilisateurs
Perdre ce lien social, c’est l’un des risques en quittant Facebook, qui n’a jamais vu son nombre d’utilisateurs décroître : 1 milliard en 2012, 2 milliards en 2017, 2,85 milliards, selon les derniers chiffres du mois de mars, soit bientôt 1 être humain sur 2.
Cette taille critique, c’est bien ce qui pose problème pour Fabrice Neuman, consultant en nouvelles technologies pour les entreprises au sein de Pro-fusion Conseils : "Il y a une plaisanterie à propos de Facebook que j’aime bien, qui est celle-ci : pourquoi tout le monde est sur Facebook ? Parce que tout le monde est sur Facebook... Et c’est bien toute la difficulté de la question", explique-t-il.
"On y est parce que tout le monde est sur Facebook."
Fabrice Neuman, consultant en nouvelles technologiesà franceinfo
"Partir de Facebook, pour aller où, alors que tout le monde est sur Facebook ?" interroge Fabrice Neuman. "C’est vraiment compliqué donc on y reste parce que, finalement, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain : il n’y a pas que du mauvais sur Facebook. Mais à partir du moment où tout le monde est sur Facebook, ça reste intéressant de pouvoir y aller de temps en temps, et de choisir ce qu’on y voit."
Désactiver ou supprimer définitivement ?
Autre enjeu : Messenger, la messagerie instantanée. Facebook, c’est Messenger. C’est vrai. Néanmoins, un compte Facebook simplement désactivé – et pas supprimé – permet encore d’utiliser Messenger avec son profil et son nom. Voilà peut-être une solution intermédiaire intéressante.
Reste une peur pour ceux qui envisagent vraiment de fermer leur compte Facebook : perdre leurs photos et tout ce qu’ils ont partagé depuis des années. Mais Facebook propose désormais des outils pour transférer et télécharger toutes ses données, tous ses souvenirs, tous ses “j’aime“, tous ses commentaires, tous ses partages, toutes ses publications, très simplement en quelques clics. Pensez-y avant de supprimer votre compte définitivement.
Au cas où vous changeriez d’avis, Facebook conservera quand même votre compte pendant 30 jours avant de le supprimer pour de bon. En tout cas, c’est ce qu’il affirme.
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