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"Ils sont fous ces Coréens" (Eric Surdej, ex-patron LG France)

Dans un livre intitulé "Ils sont fous ces Coréens", l’ancien patron de la filiale française de la marque LG témoigne à propos des méthodes de management des firmes high-tech coréennes. Ce n’est pas triste…
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Eric Surdej, auteur du livre "Ils sont fous ces Coréens" © JC/RF)

Des séances de travail sous le contrôle de garde chiourmes ou de caméras, y compris le week-end… Des réunions où l’on s’appelle uniquement par son grade dans l’entreprise… C’est ce que raconte le  "Capitaine Eric Surdej", ex-Directeur Général de LG France, dans son livre  "Ils sont fous ces Coréens" (Calmann-Lévy). Samsung, LG, Hyundai… Ces entreprises dominent aujourd’hui l’innovation technologique mais c’est au prix d’un management sans pitié, en tout cas plutôt insolite pour nous Français.

Des scènes incroyables

Eric Surdej témoigne. Il a passé 10 ans chez LG. Il décrit un univers  "semi religieux" avec des réunions quasi sectaires où, par exemple, les 400 plus hauts dignitaires, dont il fait partie à l’époque, se tiennent la main en clamant des incantations à la gloire de l’entreprise.

"Tout le monde est sous pression, du plus haut au plus bas échelon. Il n’y a que le résultat qui compte", explique l’auteur. Celui-ci se souvient par exemple comment le PDG de la société, un jour, a envoyé un annuaire à la tête de l’un de ses collaborateurs à l’issue d’une conversation musclée. Il raconte aussi comme un département entier est chargé uniquement de surveiller les objectifs des uns et des autres et de distribuer en interne les bons et les mauvais points.

Comment expliquer cette mentalité ?

Pour comprendre cet état d’esprit, il faut replacer cela dans le contexte historique de la rivalité et de la revanche de la Corée du Sud face au Japon. En quelques décennies, la petite Corée a réussit à se hisser à un rang industriel impressionnant. Samsung ou LG fabriquent aujourd’hui les produits numériques les plus en vue, notamment en télévision ou en téléphonie mobile. Ces marques ont taillé des croupières aux marques japonaises comme Sony. En même temps, elles doivent se battre maintenant contre la montée inexorable de nouveaux concurrents venant de Chine. Du coup, tout le pays est tourné vers l’hyper-compétition. C’est sans doute le seul pays au monde, explique Eric Surdej, où les enfants sont notés dès la crèche et vont à l’école jusqu’à 21 heures le soir à partir du primaire.

A la pointe de l'innovation 

Après avoir longtemps copié les marques japonaises ou américaines, les coréens aujourd’hui innovent. Même s’ils manquent parfois de créativité, ce sont eux qui font progresser les technologies et qui ont contribué à leur démocratisation. Mais à quel prix. C’est ce que nous fait découvrir Eric Surdej dans ce livre.

Eric Surdej, "Ils sont fous ces Coréens", Calmann Lévy

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