Nouveau monde. 5G, reconnaissance faciale, Linky : un Français sur deux se dit inquiet face aux technologies
Le baromètre annuel de l’Académie des Technologies montre un effritement de la confiance dans les sciences et les technologies.
Chaque année, l’IFOP sonde les Français pour le compte de l’Académie des Technologies afin de savoir ce qu’ils pensent des sciences et des technologies. Cette année, le bilan montre une méfiance manifeste.
franceinfo : Que révèle votre sondage ?
Bruno Jarry, président honoraire de l'Académie des technologies : Nous constatons cette année que 56% des Français sont inquiets vis à vis des nouvelles technologies. C’est encore pire que les années précédentes, avec 15 points de moins par rapport à 2019 et 18 points par rapport à 2018. C’est très différent, par exemple, de la perception aux États-Unis.
Comment expliquer cette méfiance, voire cette défiance ?
Je pense que cela vient essentiellement, cette année, de ce qui se passe autour de la Covid-19. D’une manière générale, les gens ont du mal à s’informer sur ces sujets. Ils nous disent qu’ils font confiance en priorité aux chercheurs et aux journalistes scientifiques, mais pas du tout aux politiques. À partir du moment où l’on présente certains sujets, comme la 5G, de manière négative, au lieu d'expliquer qu’i y a des côtés positifs aux côtés effets éventuellement négatifs, la population est un peu désorientée et a tendance à voir les choses de manière négative.
Y a-t-il un manque de culture scientifique en France ?
Les enseignants ont beaucoup de difficultés à enseigner, ne serait-ce que les sciences naturelles. Cela vient essentiellement du fait que les professeurs des écoles ont surtout fait des études littéraires. Il y a donc un manque de formation scientifique à la base et l’on n’explique pas suffisamment comment se construit la science.
Cela dit, nous pouvons aussi battre notre coulpe car nous, ingénieurs ou scientifiques, avons beaucoup de mal à expliquer tout cela. En outre, la presse a plutôt tendance à faire mousser les effets négatifs que les effets positifs et donc, de façon générale, l'information passe mal.
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