Nouveau monde. Les "Pessi", ces justiciers de Twitter
Derrière un pseudo inspiré du monde du foot, des internautes se livrent à des raids numériques pour disqualifier les personnalités qui les gênent.
C’est un drôle de phénomène qui est apparu sur le réseau social Twitter à la fin de l’année dernière. Des internautes s’en prennent à des personnalités en les inondant de messages. Ils se font appeler "Pessi".
Pourquoi Pessi ? C’est la contraction de pénalty et Messi. Une allusion, pour les fans de foot, aux pénaltys, paraît-il fameux, du joueur Lionel Messi. Derrière ce mot, utilisé comme pseudonyme, se cachent des utilisateurs, assez jeunes a priori, qui jouent les justiciers en menant des raids numériques. Ce sont des sortes de "trolls gentils", relativement inoffensifs. Quoique.
Récemment, ils ont inondé de messages le profil Twitter de la ministre de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, au point que celle-ci a préféré suspendre son compte. Ils ont également "attaqué" la personnalité politique d’extrême droite Jean Messiha. Plus récemment, ils s’en sont pris au journaliste Pierre Ménès, accusé d’agressions sexuelles. Ce sont eux également qui ont fait fermer par Twitter un compte appartenant à Mila, la jeune fille harcelée par des islamistes, en signalant en masse son profil. Bref, à chaque fois, ils s’attaquent à des personnalités clivantes, médiatisées, qui leur déplaisent.
Jamais insultants ni violents
Les Pessi semblent bien connaître la loi et les règles de Twitter, car ils ne dépassent jamais les bornes. Pas d’insultes, pas d’appels à la violence, pour ne pas risquer de voir leurs messages supprimés. Ils se contentent de poster des messages parfois sans queue ni tête, des paroles de chansons, ou des photomontages avec le visage de Lionel Messi le crâne rasé. Dès qu’une cause leur semble juste, un appel est lancé publiquement sur Twitter et les Pessi passent à l’action. Ils agissent en meute.
Plusieurs fois, ces "raids" ont conduit à faire remonter dans les tendances du réseau social ("trending topics") certains hashtags, comme, dernièrement, #PessiLivesMatter. Ces actions concertées se veulent bon enfant mais elles pourraient cependant tomber sous le coup de la loi contre le cyberharcèlement, ce qui serait alors beaucoup moins drôle pour les Pessi.
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