Nouveau monde. Les réseaux sociaux sont-ils dangereux pour la démocratie ?
Les réseaux sociaux n’ont plus la cote. Certains y voient même un danger encore plus grand qu’il n’y parait où se mélangent manipulation, haine et addiction.
Manipulation, haine, addiction… Les réseaux sociaux n’ont plus la cote. Certains y voient même un danger encore plus grand qu’il n’y parait.
Perte de confiance
La Russie aurait inondé Facebook de messages de propagande pour faire élire Donald Trump. Twitter est un déversoir de haine à l’égard de certains médias ou de certaines personnes. Parallèlement, la méfiance à l’égard des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) est à son comble. Sans compter les professionnels de la Silicon Valley qui prennent leurs distances avec ces innovations. Bref, ça chauffe pour les réseaux sociaux ! Pour cause : ces outils numériques issus de la deuxième vague d’Internet, le fameux Web 2.0, qui devaient nous unir, en réalité, nous divisent.
Comment en est-on arrivés là ?
Les réseaux sociaux sont devenus des médias sociaux. Par exemple, 45 % des Américains s’informent sur Facebook. Le problème, c’est que ces nouveaux médias ne sont pas soumis aux mêmes règles que les médias traditionnels. C’est donc le paradis des fake news et des théories du complot, une porte ouverte à la manipulation. On pourrait aussi rechercher différentes causes à la haine qui s’est emparée par endroits des réseaux sociaux : ces plateformes mettent en contact direct les nantis et les laissés pour compte, elles font apparaître les clivages idéologiques, et la confrontation est terrible. Tout cela vient alimenter la méfiance à l’égard des élites, y compris à l’encontre des médias. Dernier exemple en date : l’affaire du "numéro de téléphone anti relous" et de notre consœur d’Europe 1 Nadia Daam prise pour cible avec une violence extrême par des membres du forum de JeuxVideo.com.
En quoi la démocratie serait-elle menacée ?
Les hypothèses émises par l’universitaire américaine spécialiste des médias Amy Webb (lors d’une conférence rapportée par le site Meta-Media sous la plume du directeur de la prospective de France Télévisions Eric Scherer), font froid dans le dos. Selon Amy Webb, les médias sont fautifs car ils sont incapables d’appréhender les transformations technologiques tels que les réseaux sociaux mais aussi la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle, etc. Les médias sont de simples utilisateurs de technologies. L’innovation est laissée à d’autres. En plus, ils ont le plus grand mal à être économiquement rentables. Du coup, ils risquent de disparaître au profit des GAFAM. La désinformation généralisée pourrait alors prendre le dessus et la démocratie carrément s’écrouler. Un scénario noir qui a au moins le mérite d’appuyer là où ça fait mal et peut-être de tirer la sonnette d’alarme.
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