Smartphones : ils cachent des téléobjectifs dignes des appareils photo professionnels
Avez-vous déjà vu un téléobjectif photo de 120 mm ? J’en ai pris un pour le mesurer : plus de 15 cm de long. Alors comment les constructeurs de smartphones réussissent-ils à faire tenir un tel téléobjectif dans l’épaisseur d’un téléphone portable : moins de 1 cm ?
Restons sur cet exemple de 120 mm puisque c’est exactement la focale maximale que propose l’iPhone 15 Pro Max, sorti ce vendredi 22 septembre 2023. 120 mm au lieu de 77 mm sur la gamme 14 Pro. Ce bond est rendu possible par l’intégration de ce que le fabricant appelle un “tetra prisme“. Résultat : un zoom optique qui passe de x3 à x5, l’équivalent, donc d’un 120 mm. Et il est très lumineux, puisque le diaphragme ouvre à f/2.8.
Un périscope comme dans un sous-marin
L’idée, c’est celle du périscope comme dans un sous-marin : un ensemble de lentilles, couplé à un ou plusieurs prismes, des petits miroirs qui vont dévier la lumière, pour ne plus être limité par la finesse du téléphone. En virant à 90°, la lumière peut passer à travers davantage de lentilles, cette fois, dans la largeur du smartphone où il y a beaucoup plus de place. C’est exactement ce que fait Apple avec son “tetra prisme“ dans l’iPhone 15 Pro Max, mais en déviant les rayons lumineux quatre fois, pour bénéficier d’une plus grande distance entre les lentilles et le capteur, qui enregistre l’image.
OPPO avait été le tout premier fabricant à présenter ce type d’objectif, avec son 5X en 2017. En 2019, on l’avait retrouvé chez Huawei sur le P30 avec – déjà – un zoom optique x5. En réalité, c’est devenu un standard dans le monde Android, puisqu’on rencontre un objectif périscopique sur le Pixel 7 Pro de Google et sur le Samsung Galaxy S23 Ultra : une optique peu lumineuse (f/4.9) dans les deux cas, mais qui propose un zoom optique x10, dans le cas de Samsung.
OPPO, le précurseur
Et donc, le graal, c’est bien ce zoom optique, parce que les smartphones sont aussi dotés d’un zoom numérique, mais qui se contente de grossir les pixels artificiellement avec, en contrepartie, une dégradation rapide et très visible de la qualité de l’image. Ne vous laissez pas griser par les fiches techniques qui promettent des grossissements spectaculaires, type 30x ou plus : s’il n’est pas précisé qu’il s’agit de zoom optique, probablement optimisé grâce à un objectif périscopique, vous risquez d’être déçu du résultat.
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