Twitter aurait-il de trop grandes oreilles ?
Il faut rappeler que sur Twitter, vous avez plusieurs manières de communiquer : vous pouvez envoyer, soit, des tweets publics, en principe visibles par tous, soit, des messages directs privés (en anglais : Direct Messages, DM) qui ne sont visibles que par la personne à laquelle vous vous adressez.
Le problème, soulevé par un collectif d’internautes américains et qui débouche sur une action de groupe auprès de la Cour fédérale de San Francisco, c’est que, si les messages privés ne sont pas visibles par les autres internautes, en revanche, ils seraient examinés de près par la plateforme Twitter elle-même.
Comment et pourquoi ?
Twitter ferait cela principalement pour des raisons publicitaires à cause des adresses Internet qui se trouvent à l’intérieur des messages. Vous avez déjà remarqué que, lorsque vous envoyez un tweet, si collez une adresse de page Web dans un message celle-ci est automatiquement raccourcie ? C’est un service fourni par Twitter afin que votre message puisse tenir dans la fameuse limite des 140 caractères. En fait, il semble que Twitter récupère au passage toutes ces adresses pour établir des statistiques qui sont monnayables auprès d’annonceurs. La plateforme peut faire valoir son pouvoir de recommandation, par exemple, vis à vis de sites marchands.
Le problème soulevé par les plaignants américains c’est que c’est bien la preuve que Twitter "espionne" de manière automatique tout ce que l’on dit, y compris dans les messages soi-disant privés.
Partout pareil ?
Twitter n'est pas le seul à susciter des inquiétudes concernant la vie privée. Google a reconnu qu’il "surveillait" nos emails via son service de messagerie Gmail afin de pouvoir insérer automatiquement de la publicité en rapport avec certains mots-clés ou pour optimiser la recherche à l’intérieur des messages.
Il ne faut pas perdre de vue que tous ces services Web – Twitter, Google, Facebook, etc. – ont techniquement la possibilité d’aller fouiller dans nos messages personnels puisque ceux-ci transitent par leurs propres serveurs. Reste à savoir ce qui en fait réellement. Il y a une différence entre l’analyse automatique anonyme par un logiciel et le fait qu’une personne prenne réellement connaissance d’une conversation. Ce qui, en principe, ne peut se faire que dans un cadre judiciaire.
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