Un contrat armée-Microsoft qui énerve
Windows sur les ordinateurs de l'armée, c'est une vieille
histoire. Mais une histoire qui ne passe pas. L'armée française s'apprêterait à
renouveler le mois prochain un accord cadre avec Microsoft qui prévoit une
utilisation massive des logiciels de l'éditeur américain sur les ordinateurs de
la Défense. Il s'agit d'un accord datant de 2009 de type " ouvert "
qui permet aux militaires de piocher comme ils veulent dans le catalogue de la
marque à des prix hyper intéressants.
Un contrat sujet à caution
Selon les partisans du logiciel libre, dont les
craintes ont été relayées récemment par le Canard Enchaîné et par l'émission Le
Vinvinteur sur France 5, ce contrat présenterait de nombreux risques.
D'abord, comme il s'agit de logiciels américains, ceux-ci
pourraient contenir, dit-on, des portes dérobées ou des programmes espions permettant
à la légendaire NSA américaine de nous espionner. L'armée française dément
formellement. Autre critique : le coût. Le contrat, qui aurait été passé
sans appel d'offres, s'élèverait à plus de 600 millions sur 3 ans. Enfin,
cerise sur le gâteau, ce contrat n'a pas été conclu avec Microsoft France mais
avec la filiale irlandaise de la multinationale. Des critiques recensées par un
rapport interne cité notamment par le Canard. Il n'en faut pas plus pour entretenir
des doutes autour de cette affaire. L'ancien député Bernard Carayon évoque carrément
un risque d'atteinte à la souveraineté nationale.
Préférer les logiciels libres
Le problème, c'est qu'en matière de logiciels, pour " consommer
français " ce n'est pas facile vu qu'il n'existe pas vraiment d'outils tricolores
équivalents à l'écosystème Windows. Cependant, il y a les fameux logiciels
libres qui n'appartiennent à personne et qui font travailler de nombreuses
entreprises françaises. L'association April bataille depuis de longues années contre
les logiciels propriétaires de Microsoft et milite pour l'adoption des
logiciels libres dans les services de l'Etat. C'est déjà le cas au sein de la
gendarmerie française. En ce qui concerne l'armée, l'Etat-major répond que les
outils Microsoft sont des standards au niveau de l'OTAN qui obligent à s'y conformer.
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