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Vincent Bolloré va-t-il "tuer" les Lapins Crétins ?

Après une première entrée au capital d'Ubisoft et Gameloft, deux joyaux du jeu vidéo français, Vivendi a fait passer sa participation à 10,39 % et devient ainsi l'actionnaire numéro un.
Article rédigé par Jean Zeid
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Rappel des faits : le 13 octobre dernier, Vivendi, le groupe de Vincent Bolloré, a fait une irruption non désirée dans le capital des deux joyaux du jeu vidéo français que sont Ubisoft et Gameloft à hauteur d’un peu plus de 6%

Ubisoft, c’est le géant français du jeu vidéo, à qui l’on doit notamment les sagas Assasin’s creed et Lapins Crétins. Gameloft, lui est spécialisé dans le jeu sur mobiles. Point commun : les deux sociétés sont détenues par deux frères Yves Guillemot préside Ubisoft, et Michel Guillemot est PDG de Gameloft, bretons comme Vincent Boloré d’ailleurs.

Une guerre des dolmens qui a repris de plus belle hier lorsqu’on a appris que une semaine après avoir pris des parts au capital du numéro 1 français du jeu vidéo, Vivendi en était devenu… le premier actionnaire à hauteur de 10%; situation identique pour Gameloft.

Une facture globale d’un peu moins de 300 millions d’euros réglés grâce à la trésorerie propre de Vivendi. Le communiqué officiel précise que Vivendi "ne s’interdit pas, le moment venu, de demander à être représenté à leur conseil d’administration". Une stratégie identique que celle qui avait amené Vincent Bolloré à la tête de Vivendi.

Mais que vient faire Vincent Bolloré dans le jeu vidéo ?

Créer une stratégie de groupe entre d’une part les contenus et les plateformes de Vivendi, Canal + en tête et de l’autre les productions d’Ubisoft et Gameloft dans le domaine des jeux vidéo. Le but : imaginer une véritable synergie entre tous ces médias et pourquoi pas fusionner Ubisoft et Gameloft.

Il faut souligner que le groupe Vivendi n’est pas un nouveau venu dans l’univers du jeu vidéo. Jusqu’en 2013, il possédait le premier éditeur mondial, Activision-Blizzard. Oui, le premier éditeur mondial de jeu vidéo était en quelque sorte français avant que Vivendi ne revende ses parts en se pinçant le nez : le jeu vidéo était devenu tout à coup trop sulfureux. Vincent Bolloré n’a visiblement pas ce genre de scrupules, les Lapins Crétins peuvent pour l’instant dormir tranquille.

Sauf qu’Ubisoft et Gameloft veulent garder leur indépendance

Et si les deux sociétés ont choisi le mutisme, l’issue semble inéluctable et la stratégie d’acquisition bien rodée. La crainte, c’est que ces deux acquisitions soient gérées comme Canal + et iTélé. Vincent Bolloré y placerait des proches, étrangers aux métiers du jeu vidéo. Or, ce secteur contient une dimension artistique peu compatible avec une prise de contrôle hostile. Et là, les Lapins Crétins rigolent un peu moins.

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