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On ne pouvait pas le rater. La mort de Christophe : un vent glacial souffle en avril

La France se réveille sans Christophe. Le chanteur est décédé jeudi d’une maladie pulmonaire.

Article rédigé par franceinfo - Olivia Leray
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le chanteur Christophe, au Festival des vieilles charrues à Carhaix-Plouguer (Finistère), le 20 juillet 2014. (FRED TANNEAU / AFP)

Le chanteur Christophe vient de mourir. Heureux soient les fêlés ce matin, parce qu’ils laissent passer la lumiere. La lumière à travers des lunettes bleu nuit. La lumière dans la nuit donc. C’est peut-être ça, le "crépuscule grandiose".
Celui qui ne dormait jamais avant 4h30 du matin était trop fatigué. Jeudi 16 mai, il s’est éteint en début de soirée à l’hôpital de Brest. Et comme à chaque fois que les très grands s’en vont, on est tous KO.


Christophe, c’était le chaos


Le chaos des ruptures, des réconciliations, Le chaos lumineux, là encore. Le chaos positif, celui de "la baise". Ce ne sont pas mes mots, ce sont les siens dans Libération. Christophe c’était le chaos qui nourrit, le chaos de la rencontre, le chaos de l’inconnu, de la nuit, de l’inconnu dans la nuit, le chaos sublimés, sublimer nos failles, nos fissures, sublimer quand ça fait mal. C’est comme ça qu’on s’en sort. C’est beau le chaos quand ça parle d’amour. Christophe c’était le chaos du son.

Le son avant les mots 


C’est pour ça que ça reste, c’est pour ça que c’est lumineux. On ne chante pas les paroles de Christophe, on chante sa musique. D'ailleurs Christophe n’était pas chanteur, il peignait musique. Le chaos du débrouillard, de l’autodidacte.  
On apprend rien par coeur, on observe. On observe et ça marche parce que c’est vécu. Comme toutes ses chansons qui restaient des années sous la poussière dans son ordinateur, le chaos des archives, du collectionneurs. Et puis il suffit d’un resto, d’un vent contraire sur son voilier, il suffit d’un état d'âme à Tanger, et Christophe souffle sur la poussière, la chanson a mûri, elle existe enfin. Le chaos de la vie.
Alors, heureux, heureux soient les fêlés, les oiseaux nocturnes, parce qu’à travers le chaos, ils laissent passer la lumière.

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