On s'y emploie. Les travaux publics veulent recruter 200.000 personnes en cinq ans
Les travaux publics craignent de ne pas trouver assez de candidats pour faire face à leur développement.
Dans le secteur des travaux publics, on parle d'un besoin de 200.000 personnes d'ici cinq ans. La fédération nationale des travaux publics vient de lancer une campagne sur les réseaux sociaux pour toucher les 14-18 ans. Corine Le Sciellour, directeur général déléguée de la Fédération nationale des travaux publics est l'invitée de Philippe Duport.
Les travaux publics, la construction, les jeunes ne veulent plus faire ces métiers aujourd'hui ?
Corine Le Sciellour : "Pas suffisamment, on a besoin de recruter 200.000 personnes dans les cinq ans et on n'a pas pas assez de jeunes qui viennent vers ces métiers".
Vous trouvez ça injuste ?
"C'est injuste parce que ce sont de beaux métiers, utiles, on fait quelque chose pour la collectivité, quand on construit des routes, quand on répare des ponts, il y a peu de métiers où on peut voir ce que l'on fait et où on peut être fier de ce que l'on fait".
Il n'y a qu'à "traverser la rue" pour travailler chez vous ?
Corine Le Sciellour : "Je dis aux jeunes qui cherchent une vocation, allez dans les entreprises, allez dans les CFA (centres de formation des apprentis), vous serez bien accueillis".
Ces difficultés de recrutement, ça peut être un frein pour le développement des entreprises ?
"C'est déjà un frein, on a la moitié de nos entreprises qui ne peuvent pas augmenter leur activité faute de personnel".
Pourquoi ? Les conditions de travail sont trop difficiles ?
"Il faut aimer travailler à l'extérieur, mais ce sont des métiers qui ont beaucoup évolué, la pelle et la pioche ça a pratiquement disparu. Quand vous portez des charges, vous avez des exo-squelettes qui vous aident. Les protections auditives ont énormément évolué".
Et les salaires ? Combien gagne par exemple un chef d'équipe qui a un bac pro ?
"On va commencer à la base : un compagnon gagne entre 2.100 et 2.500 euros. C'est 40% de plus que le SMIC ! À cela s'ajoutent des primes de panier et des primes de déplacement et ça peut faire entre 300 et 600 euros de plus par mois. Il faut faire évoluer les préjugés".
Vous parlez d'un besoin de 200.000 personnes, mais est-ce que c'est une reprise durable ?
Corine Le Sciellour : "On ne peut pas en être sûr. On est très lié à la commande publique. On est en ce moment dans le cycle électoral, les communes investissent beaucoup parce que les élections sont dans deux ou trois ans. Mais il y a une loi d'orientation des mobilités qui va être votée en début d'année 2019 et qui devrait nous donner une visibilité sur les investissements à réaliser. Il y a aussi l'état des routes et des ponts, on a confiance".
Les métiers du bâtiment ont beaucoup changé, en quoi ?
Corine Le Sciellour : "On a de nouveaux métiers, comme pilote de drone par exemple. Quand on veut s'assurer que le pont de Millau reste en bon état, ça se fait par des drones. Vous êtes conducteur d'engin, vous le pilotez avec un joystick..."
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