Anne Hidalgo à l’assaut des bobos
Anne Hidalgo quitte le 15e et met le cap sur le 11e arrondissement : c'est le huitième épisode du podcast "Paris, la bataille, le feuilleton des municipales".
Anne Hidalgo n’est pas (encore) en campagne pour l'élection municipale de 2020 à Paris, mais on connait déjà son (très probable) point de chute : le 11e arrondissement. Un vrai calcul politique lié à la sociologie de l’Est parisien, terre de bobos qui lui sont plutôt favorables.
Alors que l’actuelle maire de Paris a toujours fait campagne dans le 15e arrondissement et qu’elle été tête de liste à trois reprises (2001, 2008 et 2014), Anne Hidalgo change de stratégie. Elle sera finalement candidate dans le 11e arrondissement de Paris et en deuxième position sur la liste du maire sortant François Vauglin. L’annonce n’est pas encore officielle mais dans son entourage, il n’y a guère de suspens.
Cap à l'Est
Pourquoi un tel changement ? Anne Hidalgo n’a jamais réussi à gagner, malgré trois tentatives dans le 15e. Cet arrondissement de l’Ouest parisien n’a connu que des maires de droite depuis 1983. Le 11e arrondissement lui est beaucoup plus favorable : il est tenu par le PS depuis 2008. Il s’agit d’un choix purement stratégique. L’Est et le Nord de Paris sont souvent considérés comme un repère de bobos, favorables à la gauche et à l’actuelle maire de Paris.
Ce choix n’est néanmoins pas sans risques. Dans ce même arrondissement, le quadragénaire adepte du vélo et bobo lui-même, David Belliard, est tête de liste Europe Ecologie-Les Verts. Et il a sensiblement les mêmes électeurs qu'Anne Hidalgo, et ceux-ci pourraient choisir un véritable habitant du 11e arrondissement au détriment d’un "parachutage".
La sociologie de l’arrondissement a également changé depuis 2014, l’élection présidentielle est également passée par là. Les bobos votent désormais aussi (et beaucoup) pour La République en marche. Pacôme Rupin, l’actuel député de la 7e circonscription, qui couvre l’ouest du 11e arrondissement, n’est autre que le directeur de campagne de Benjamin Griveaux. Les bobos n’auront que l’embarras du choix.
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