Chasseurs d'iceberg
Au large de l’île de Terre Neuve, les énormes blocs de glace partis à la dérive sont harponnés, puis déchiquetés à l’aide de grues. L’eau polaire récupérée est ensuite mise en bouteille pour être vendue auprès de distilleries d’eau ou d’alcool.
La fenêtre de tir est courte, la chasse se déroule du mois de juin au mois d'août.
Les monstres de glace sont en libre accès, considérés comme "res nullius », une terre sans maître. Aucune réglementation n'est imposée, si ce n’est des licences octroyées par le Canada, contre une somme dérisoire.
Chasser l'iceberg est dangereux, il faut savoir choisir sa proie : une bonne prise est de forme tabulaire pour éviter qu'il ne bascule sur le bateau ou la barge, sachant que la plus grosse partie de l’iceberg est sous l’eau, donc il ne faut pas sous-estimer la "bête". La température intérieure du bloc de glace est de -20° . L'iceberg est harponné puis découpé en morceaux de glace pour être ensuite transformé en eau et mis en bouteille.
Cette étrange chasse ne fait pas le bonheur de tous
Les touristes venus admirer ces "symboles de beauté sauvage" voient leur rêve brisé !
La cohabitation avec les tours-operateurs est délicate. L’iceberg est devenu un produit marketing, un produit de luxe : l’eau préhistorique est vendue en moyenne 15 euros la petite bouteille. Au fait, ça a quel goût ? "Plutôt celui de l'eau de votre fer à repasser, c'est-à-dire plutôt insipide" , selon Manon Quérouil-Bruneel .
En attendant, ce breuvage d'exception s'exporte semble t-il beaucoup mieux au Moyen-Orient, un marché porteur, que dans les pays d'Europe touchés par la crise.
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