Les nouveaux paradis fiscaux
Deux photographes ont poursuivi leur enquête dans une douzaine de pays et territoires : Paolo Woods et Gabriele Galimberti. Le magazine Géo leur a emboîté le pas. Nicolas Ancellin a travaillé avec eux, et on s’aperçoit très vite comment une photo peut traduire l’idée de paradis...et l'envers du décor !
Il a fallu d’abord établir une liste de pays… Et ensuite convaincre les personnes à ouvrir leur porte au photographe.
Ce sont surtout les multinationales qui ont un compte dans ce genre de paradis fiscal, pour payer le moins de taxes possibles, et c’est légal !
Certains ont perdu de leur importance au profit d’autres : Pays-Bas, Irlande, la City de Londres. Pays-Bas : dans ce dernier pays, la propriété intellectuelle n’est pas taxée ; la Commission européenne a donc ouvert une enquête sur certaines firmes.
"Ce territoire des Antilles britanniques avec ses 56.000 habitants, demeure la destination principale des fonds spéculatifs transnationaux avec 1.215 milliards d’euros actifs étrangers. Classée à la 54e place financière planétaire selon le Global Financial Index 100.000 entreprises y sont domiciliées. La plupart ne sont qu’une boîte aux lettre s.
"Territoire britannique des Antilles et placé sur liste noire par la France, car le territoire ne collabore toujours pas avec Bercy dans la lutte contre le blanchiment d’argent. L’activité financière représente 60% de son produit intérieur brut. Plus de 850.000 entreprises y sont installées, soit 28 sociétés pour un habitant. Aucun impôt à payer ni de comptabilité à tenir pour les entrepreneurs ; pour créer une affaire, il suffit de remplir un formulaire et de verser 18 euros".
"Elle compte plus de 500 établissements bancaires, gouverne la première place financière européenne et échappe au contrôle du parlement. C’est de là que sont administrés les comptes offshores placés aux îles Caïman ou à Jersey".
La plus grande des îles anglo-normandes. Là se trouvent 25 filiales des 5 plus grosses banques françaises. Le secteur des services financiers a le vent en poupe sur l’île de Jersey et participe à plus de 50% au PNB. Le trust est devenu la spécialité de ce secteur, on ignore ainsi le nom du propriétaire de compte.
"Le no man’s land a été inauguré en 2010 à côté de l’aéroport. Les propriétaires fortunés viennent y déposer leur argent et leurs bijoux Hongkong : 3e place financière au monde. Son statut -région spéciale administrative- fait qu’elle ne prélève pas d’impôt sur le revenu, ni de TVA et impose au minimum les bénéfices réalisés sur place. Beaucoup de multinationales sont venues s’y installer.
Singapour où les propriétaires fortunés viennent déposer des objets de grande valeur, lingots d’or, tableaux, voiture de luxe."
Dans ces paradis fiscaux, on trouve surtout les grands groupes internationaux qui font, pour reprendre leur expression, de "l’optimisation fiscale " en toute légalité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.