Planète Géo. L'Arctique en pleine mutation
A voir en ce moment et jusqu’au 9 décembre, à La Cité des Sciences à Paris, une exposition photos qui témoigne des effets du réchauffement climatique dans le Grand Nord. Les auteurs ont fait un périple de plusieurs mois autour du cercle polaire.
L'Arctique fait partie des enjeux majeurs du XXIe siècle : en fondant, le Pôle Nord risque de perdre le rôle de "climatiseur de la planète". Dans leur exposition L'Arctique, nouvelle frontière à la Cité des sciences à Paris jusqu'au 9 décembre, les deux photographes de Géo ,Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen apportent un éclairage unique sur cette région du globe très convoitée par plusieurs états.
L’un des reporters a suivi la route des ports maritimes russes, l’autre a pris le passage du Nord-Ouest, devenu la route la plus courte entre l’Europe et l’Asie.
Un nouveau monde s'ouvre
Les températures grimpent, la banquise recule et de nouvelles routes maritimes s’ouvrent : en passant par le nord, les cargos raccourcissent considérablement les échanges commerciaux.
Dans le magazine Géo, Damien Degeorges, spécialiste des enjeux géopolitiques de l’Arctique précise : "par exemple, de Yokohama à Hambourg, la distance n’est plus que de 6 920 kilomètres en empruntant la route maritime du Nord, au lieu de 11 073 en passant par le canal de Suez.
" Avec la fonte des glaces, on se prépare à la montée des eaux, l’Arctique pourrait être libre de glace l’été, dès la fin des années 2030, ce qui pourrait entraîner une augmentation du niveau des mers de 25 centimètres d’ici 2100. De quoi contribuer à la crise migratoire sans précédent qui s’annonce".
L’Arctique regorge de ressources naturelles, "notamment d’eau douce et de poissons, de plus en plus nombreux à migrer vers le nord du fait du réchauffement des mers, des terres rares, du pétrole et du gaz, des hydrocarbures. Mais puiser dans les gisements de cette région peut s’avérer financièrement prohibitif et délicat".
EastGRIP, ce campement installé en 2016 dans le nord-est du Groenland accueille, d’avril à août, une équipe scientifique internationale qui étudie l’évolution de la calotte glaciaire.
Une zone stratégique
Pendant que la glace fond, les états aiguisent leur appétit sur fond de lutte politique, les clichés nous en donnent un bel aperçu.
L’Arctique compte huit états dont le plus grand par la taille, la Russie acteur incontournable, les cinq pays nordiques, l’Islande, le Danemark via le Groenland, la Norvège, la Suède, la Finlande auxquels s’ajoutent les États-Unis et le Canada.
La France joue le rôle d'observateur permanent au sein du Conseil de l’Arctique, tout comme la Chine. Les Chinois ont montré qu’ils voulaient leur part du gâteau au Groenland : " la Chine souhaite provoquer les États-Unis dans son arrière-cour qu’est l’Arctique, elle cherchera à contrôler, d’une façon ou d’une autre, le Groenland. Or, au nord-ouest de cette île, se trouve la base américaine de Thulé et son radar".
Enjeux économiques
L’Arctique est très convoitée du fait de ses ressources naturelles et de ses terres rares qui sont une clé pour l’économie du XXIe siècle : les 17 métaux qui composent les terres rares sont au cœur du développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (ordinateurs, portables, écrans plats, etc.), et des technologies vertes (panneaux solaires, éoliennes, voitures électriques).
Entre crainte de l’avenir et joie de découvrir, le cœur balance ! La question qui se pose : est-ce que nous prenons suffisamment en compte les changements à venir ?
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