Planète Géo. L'Empire du thé

Ce qui fait la réputation de la France à l'étranger, ce sont les produits de luxe et ses vins, les grands crus, Médoc, grands Bourgogne. La Chine se distingue à travers le monde par une boisson universelle : le thé dont les grands crus connaissent un nouvel âge d'or.   

Les Chinois ont tout inventé

Le thé a été planté pour la premère fois en 53 avant notre ère, dans le Sishuan, par un ermite taoïste dénommé Wu Lizhen : Nadège Monschau, envoyée spéciale du magazine Géo, a assisté à une cérémonie singulière, dans cette région du sud-ouest de la Chine : la procession de moines "aspergeant plusieurs fois d’eau bénite sept arbustes maigrichons : les sept premiers plants de théiers cultivés de l’histoire de l’humanité ; leurs feuilles sont sacrées."

Six nuances de thé

 "Au Sishuan, les théiers bour­geonnent presque toute l’année, de février-mars à octobre-novembre. Les récoltes du printemps sont les plus prestigieuses".
Selon les feuilles cueillies, on fabrique des thés différents. Un travail qui demande beaucoup de doigté, pour les cueilleurs payés au poids (50 euros/ jour).
Les feuilles fraîches doivent être traitées dans les heures qui suivent.

"Au fil des siècles, les Chinois ont inventé et perfectionné une infinie variété de techniques leur permettant de maîtriser le brunissement (autrement dit l’oxydation) qui s’opère naturellement dans les feuilles de camellia sinensis une fois qu’elles ont été cueillies. Les mutations chimiques pro­voquées sont déterminantes pour l’aspect, la saveur et la conservation".

Aujourd’hui, la production est monumentale : la Chine est devenue le premier producteur au monde, loin devant l’Inde. Les connaisseurs s’arrachent les crus les plus fameux de la montagne sacrée. Les prix sont montés en flèche, jusqu’à 120 euros le kilo.