Planète Géo. L'obsession du collectif en Corée du Sud
Le sommet Kim-Trump s'est achevé sans accord : espoir déçu pour la Corée du Sud qui mise sur l'avenir de la péninsule et souhaite intégrer son voisin du Nord dans l'économie régionale. Qu'en sera t-il de l'ouverture d'esprit dans cette société pétrie de confucianisme?
À quand la réconciliation entre les deux Corées ? Depuis la séparation de la péninsule en 1945 entre le Nord et le Sud divisée à hauteur du 38e parallèle. Le gouvernement de Séoul a tout fait pour renforcer l’unité nationale et se positionner comme un acteur économique de premier plan.
L'obsession du collectif
Dictature au Nord, démocratie au Sud...Et une démocratie bien jeune, construite sur les valeurs du confucianisme, cette doctrine à la fois morale et sociale, imposée dès le XIVe siècle et jusqu’à aujourd’hui.
Cette primauté du groupe a fait ses preuves dans les années 1960, aboutissant au miracle économique coréen que l'on sait.
En Corée du Sud, chacun doit faire passer l’intérêt du groupe avant le sien. Sébastien Falletti habite Séoul : il a enquêté pour le magazine Géo et nous livre quelques clés.
L’individualisme existe mais se construit au sein du groupe. Du coup, le regard de l’autre est très important, et la beauté nécessaire pour réussir son ascension sociale. L’apparence est essentielle, l’idéal de beauté étant extrêmement codifié.
"Le pays du Matin clair pointe au troisième rang mondial en nombre total d’opérations, au moins une Coréenne sur cinq serait déjà passée sous le bistouri de la chirurgie esthétique…"
Entre conformisme et affirmation de soi
La pression joue dès le plus jeune âge, et les jeunes Sud-Coréens poussés vers la réussite scolaire, accusent le coup : le taux de suicide chez les jeunes est élevé : "Difficile de trouver son équilibre entre conformisme et affirmation de soi, c’est pourquoi se saouler fait aussi partie du jeu ! "
Et quand les frustrations sont trop fortes, on peut se rendre dans des endroits spécifiques pour exprimer sa colère, dans une "Rage room, comme celle du quartier étudiant de Hongdae à Séoul : le forfait Démolition, à 50 000 wons (une quarantaine d’euros) permet de casser assiettes et autres objets pour calmer sa colère".
Aujourd’hui, la jeunesse sud-coréenne aspire à se libérer des pressions économiques et morales, dans ce pays encore très conservateur, mené par l’ancienne génération.
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