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Planète Sport. La Suisse, capitale du sport et des jeux olympiques

La Suisse accueille aujourd'hui les trois quarts des fédérations sportives internationales. En cause : une fiscalité arrangeante et un système permettant, en apparence, de lutter contre la corruption et les influences extérieures.

Article rédigé par Laëtitia Bernard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le nouveau siège du Comité international olympique, à Lausanne, en décembre 2019. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Tout a commencé en 1915, quand Pierre de Coubertin décide de baser le Comité international olympique à Lausanne, pour lui éviter de changer de lieu à chaque olympiade. Nous sommes en pleine Première Guerre mondiale et les Jeux Olympiques de 1916 sont programmés à Berlin. Cent ans plus tard, les trois quarts des fédérations sportives internationales sont implantées en Suisse. Du football au basket en passant par la gym, les arguments pour expliquer ce phénomène sont variés.

"La fiscalité est très pratique, mais ce n'est pas le seul pays à offrir cela. Il y a d'autres raisons que ça, estime Vincent Gaillard, le directeur général de l'EPCR, l'organe qui gère les Coupe d'Europe de rugby. Pour nous, c'était avant toute chose une question de neutralité. On n'est plus à l'abri ici des influences politiques d'un pays ou d'un autre."

Si on prend le rugby, par exemple, il est inconcevable que l'on soit à Paris ou à Londres, car il y a trop d'influence politique. On serait trop proche d'un pays ou d'une fédération.

Vincent Gaillard

à franceinfo

Le professeur émérite à l'Université de Lausanne, Jean-Loup Chappelet, auteur de La place olympique suisse : Émergences et devenir, met aussi en avant un autre élément important : "Ces organisations sportives, le Comité International Olympique (CIO) en tête, ont pu obtenir sans limites en quelque sorte des permis de travail pour ces employés étrangers. Ce qui est impossible, même pour de très grandes boîtes, comme Nestlé par exemple, parce qu'il y a des quotas et des limites très stricts à respecter."

Pour la Confédération, cet écosystème sportif représente plus de 2 500 emplois, de belles retombées économiques, mais aussi quelques ombres au tableau des problèmes "réputationnel", comme on dit en Suisse. "Bien sûr la FIFA, avec les soupçons de corruption, mais aussi d'autres, comme le CIO en 1999, ont eu des grosses crises, indique le chercheur. Et le gouvernement suisse s'en aperçoit. Un rapport très critique a été publié sur ce dernier point. Il dit justement qu'il faut serrer la vis et faire attention à ces questions de corruption."

La protection de la Loi sur les associations a été modifiée pour les obliger à faire des audits professionnels, entre autre mesures.

Jean-Loup Chappelet

à franceinfo

Reste maintenant à savoir si certaines organisations se laisseront tenter dans le futur par les sirènes des pays concurrents Chine, Russie, Qatar, par exemple. Ou si la Suisse parviendra à conserver cette place de capitale des fédérations sportives internationales. Et de quelle manière ?

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