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Planète Sport. Mohamed Salah, la réussite à l'égyptienne

Attaquant phare de Liverpool et icône égyptienne, le joueur de football Mohamed Salah s'est imposé sur le terrain et en dehors. Considéré comme l'un des meilleurs joueurs du monde, il est également devenu un "dieu vivant" en Egypte.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Cadet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Mohamed Salah celèbre son but contre l'équipe de Bournemouth le 7 mars 2020. (PETER POWELL / EPA)

Planète Sport, le rendez-vous de l’été qui explore les sujets à la lisière entre le sport et la politique, nous emmène aujourd'hui en Egypte. Au printemps dernier, une publicité pour une puissante compagnie pétrolière américaine mettant en scène le footballeur Mohamed Salah inonde les écrans égyptiens. Capuche sur la tête, il s'appuie sur une voiture de sport façon rappeur.

Téléphonie, sodas, vêtements : les grandes marques s'arrachent l'image du joueur. Le Français Sébastien Desabre a entraîné plusieurs grands clubs d'Egypte et il a vu les badauds s'arrêter en pleine rue devant les portraits de Salah. "Il y a beaucoup de publicités, et les gens leur disent 'bonjour' quand c'est Mohamed Salah, en pleine rue ! On peut parler de dieu vivant."

"Il ne doit rien à personne"

Même ferveur et même impact à Liverpool, en Angleterre, où les supporters chantent "S'il marque quelques buts en plus, je deviens musulman" et "Assis dans une mosquée c'est là que je veux être". "Mo Salah" est pieux : il a prénommé sa fille Makka, La Mecque en arabe. Selon une étude de l'université de Stanford, son arrivée à Liverpool a également fait baisser les actes antimusulmans dans la ville.

Cette réussite à l'étranger flatte l'opinion publique égyptienne, sensible également au parcours d'un garçon issu d'un milieu modeste. "Ce que les Égyptiens apprécient chez Salah, c'est une histoire de réussite qui ne doit rien à personne, à des connexions personnelles, explique Victor Salama, professeur de communication à l'Université française du Caire. C'est ce qu'on appelle en égyptien la 'wasta', le fait d'utiliser les influences de quelqu'un et ainsi ne pas arriver au succès par ses propres moyens mais grâce à un parrain."

Une image qui permet aujourd'hui à Mohamed Salah de prendre quelques libertés dans une communication jusqu'ici très policée. En octobre dernier, il pose en costume mais sans chemise à la une du magazine GQ édition Moyen Orient, au côté du célèbre mannequin brésilien Allessandra Ambrosio, provoquant la colère des plus conservateurs des internautes égyptiens.

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