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Double anniversaire : Le Rouergue et BD à Bastia

Un double anniversaire aujourd'hui, celui du festival BD à Bastia et celui des éditions du Rouergue, qui fêtent leurs 20 ans. Emmanuel Davidenkoff
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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S'il fallait tirer un parallèle entre ces deux anniversaires,
il faudrait commencer par Olivier Douzou, fondateur du département jeunesse du
Rouergue en 1993, aujourd'hui encore directeur artistique. Olivier Douzou par
ailleurs compagnon de route de BD à Bastia, qui lui rend hommage cette année.

Le deuxième parallèle, eh bien c'est qu'on a envie de
dire aux parents, de l'un comme de l'autre, allez-y les yeux fermés : les choix
sont justes, les propositions exigeantes, on est loin des ficelles commerciales
et du prêt-à-consommer.

Et si vous pouvez y aller les yeux fermés, c'est
justement parce que les illustrateurs et les auteurs qu'ils défendent vont
ouvrir les yeux de vos enfants, et parler autant à leur intelligence qu'à leur
sensibilité.

La preuve avec ces Poèmes de terre signés Olivier
Douzou et Anouk Ricard. Ils épuisent jusqu'à l'os toutes les variantes
sémantiques et graphiques du mot " ver ", ver V E R comme dans " ver
de terre ". On attaque par le premier ver, " c'était le vermouth, il
ne rimait à rien ", on fait un détour par le premier asticonaute, qui
aurait pu être le premier ver sur la lune ; " voici la vie des vers "
conclut le livre, " certains rêvent / d'autres s'en vont / et tortillent
du langage / pour traverser les pages ". Même opération de déconstruction
/ reconstruction dans Girafe, de Jean Gourounas, puzzle animé en couleurs
primaires où le jeu combiné des formes et des mots ouvre aux enfants mille et
une interprétations possibles.

Dans un registre pictural totalement différent, Le
Rouergue c'est aussi Elzbieta, conteuse et peintre, qui vient de publier le
formidable Petit fiston. Comme souvent chez elle l'histoire est âpre et la
palette subtile lorgne du côté des bleus et des marrons un peu passés,
travaillés et retravaillés dans la transparence et l'effet parchemin. Pas de
morale, jamais de morale, mais une mise en scène de la quête, et une quête d'intégrité.

Encore un registre totalement différent, celui de
Michel Galvin, c'était en 2012 : il livrait le foutraque et quasi
métaphysique Grand trou américain, fantaisie à lire au premier degré mais aussi
métaphore critique d'un monde où le progrès se confond avec la surconsommation
et la duplication à l'infini.

Rendez-vous
donc en librairie pour fêter les 20 ans du Rouergue, qui ouvre le festival avec
Forêt-wood et promet des dizaines de rendez-vous tout au long de l'année,
également côté roman autour de collections comme DoAdo, Dacodac ou Tictac. Et
rendez-vous à Bastia pour BD à Bastia avec une expo Douzou mais aussi, côté illustration
jeunesse, Frédérique Bertrand, Carl Cneutt, Jacques Ferrandez qui publie
cette fois en BD une magistrale adaptation de l'Etranger de Camus, ou encore
José Parrondo, pilier du Rouergue.

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