Enseignement : la crise vue par la philo
Présentation de L'école, question philosophique de Denis Kambouchner, par l'éditeur (Fayard).
"Presque tous les problèmes cruciaux de notre école sont en un sens des
problèmes philosophiques : autorité pédagogique, " sens des savoirs ",
laïcité et rapport entre les cultures, définition d'un système éducatif
juste, transformations liées au numérique, etc. Pourtant, les
philosophes de notre époque parlent peu de l'éducation, encore moins de
l'éducation scolaire. La philosophie doit reprendre sa part dans
l'approche publique de la " crise " de l'école. C'est à quoi ce livre
appelle et veut travailler.
Ces problèmes sont philosophiques dans la
mesure où ils touchent aux principes censés régir l'institution
scolaire. Ces principes sont aujourd'hui confus ou introuvables,
s'agissant notamment de ce qui est à enseigner et de ce qui est à
évaluer. Tous les acteurs et partenaires de l'institution scolaire sont
sensibles à cette déficience, d'où s'ensuivent, à un degré beaucoup trop
élevé pour n'être pas ruineux, perplexités, inquiétudes, malentendus,
découragements et rejets.
Mais rétablir pour l'école des principes
solides suppose qu'on prenne en compte les complications modernes et
tout particulièrement françaises de la relation au savoir et à la
culture. C'est le double objet de ce livre. Il faut relire Rousseau,
Durkheim, Foucault, Bourdieu, pour remonter aux origines de notre crise
intellectuelle, mais aussi pour remarquer ce que les pensées les plus
provocantes doivent encore à la notion classique de la culture de
l'esprit.
" Rien ne s'apprend plus facilement que ce qu'il y a de
meilleur. " Si Érasme a raison, alors l'urgence est toujours de faire
que le meilleur soit offert à tous les enfants."
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